Avec un nom comme celui-ci, cet article devrait piquer votre curiosité, non? Bon, il est certain que je ne vais pas parler déco, quoique... je pourrais peut-être y arriver. Mais je vais parler culture. Culture de la pomme de terre, certes, mais aussi culture, comme celle qu'on compare à la confiture (moins t'en as, plus tu l'étales!)
Samedi, je suis allée à la Plate-Forme à l'occasion de l'ouverture des ateliers d'artistes et d'une expo. La Plate-Forme est un lieu où l'art contemporain est mis en avant à travers diverses exposition tout au long de l'année. C'est aussi un lieu de résidence pour quelques artistes. J'y suis allée parce que je trouvais vraiment sympa de visiter leurs ateliers. Et une fois que je suis arrivée, j'ai fait la rencontre d'Elodie Merland, invitée pour le week-end à présenter son film Petits Pois de Bretagne.
En littérature, il y a deux mouvements: Il y a ceux qui pensent qu'on doit expliquer une œuvre sans prendre en compte son auteur, et, il y a ceux qui pensent le contraire, que l'auteur fait partie intégrante de l’œuvre. Je fais partie de la 2ème catégorie, et je suis convaincue qu'on ne peut pas apprécier l'intégralité d'une œuvre sans prendre en compte la personne qui se cache derrière. Ceci explique pourquoi je vous parlerai dans la suite de l'article, aussi bien du Nouveau Mouvement de la Pomme de Terre (NMPT) que de l'artiste. Et comme le nom l'indique, il n'est pas question juste d'une œuvre, mais d'un mouvement, d'un ensemble, d'une démarche, d'un processus.
Qu'est ce que le NMPT? J'ai commencé à y répondre dans la dernière phrase, c'est un ensemble d’œuvres (photos, vidéos, réflexions, recettes...) autour de la pomme de terre. Très honnêtement, au départ, j'étais un peu dubitative sur cette histoire de patate. J'assume, mon esprit est parfois fermé comme une moule, mais à force de vapeur, il s'ouvre (Lisez le Manifeste du NMPT et vous comprendrez les nombreuses références dans cette dernière phrase!) Faire de l'art avec de la patate, oui, mais je demandais à voir. Je ne vais pas paraphrasé le Manifeste du NMPT, mais il faut quand même que je vous donne quelques éléments d'information, non?
Élodie Merland a commencé sa démarche autour de la pomme de terre, il y a 4 ans en achetant un livre qui répondait à un besoin d'évasion. Elle a acheté un bouquin de recettes. Le lendemain, elle a fait cuire des pommes de terre, sauf une. Bim-Bam-Boum (c'est ma représentation écrite de la démarche artistique, oui, je sais c'est particulier!) donc je disais Bim-Bam-Boum, elle s'est retrouvée à prendre en photo cette pomme de terre qui restait toute seule comme le dernier grain de maïs dans la boite de conserve de la pub. Cette photo a été travaillée, puis envoyée sous forme de carte postale. Et elle a eu des réponses. C'est ainsi que le NMPT a commencé. Ensuite, l'artiste ne s'est arrêtée là. Elle a compris que la pomme de terre avait déjà été traitée à de nombreuses reprises dans l'art, mais ça ne l'a pas arrêté. Bien au contraire. Elle a décidé de s'inspirer de ce qui avait été fait dans le passé. Depuis 4 ans, l'artiste multiplie les œuvres autour de la pomme de terre. Samedi, j'ai pu voir le film Petits Pois de Bretagne, j'ai aussi gouté à la pomme de terre, d'une manière tout à fait étonnante et surprenante: la patate sous forme sucrée. Comme mes proches le savent à leur dépend, je suis très mauvaise en pâtisserie et en cuisine, dès lors que ça touche au monde du sucré. Et jusqu’à ce week-end, j'étais à mil lieux de soupçonner l’existence de recettes et de douceurs à base de pomme de terre. J'ai eu la chance de gouter un biscuit et de la confiture pomme de terre / abricot. C'est juste une tuerie! (Et ça m'éclate de pouvoir manger une œuvre artistique)... (Cf la photo à la une de l'article)
Bref, j'ai été séduite par ce mouvement, alors qu'au départ, ce n'était pas gagné. Dans l'absolu, j'attends de l'art qu'il m'étonne. Travailler de manière artistique la patate, ça m'a étonné. J'ai beaucoup aimé aussi parce que ça m'a fait réfléchir à la pomme de terre aussi. C'est con à dire, mais quand je fais un gratin, je ne pense pas à la pomme de terre. Je pense à ne pas me couper, je pense à ne pas oublier l'ail, je pense parfois à tout à fait autre chose. Mais je ne pense pas à la pomme de terre, en tant que telle. Et ça m'a fait penser à la famille: Grâce au film dont les acteurs sont la famille de l'artiste, mais pas que! La pomme de terre, c'est un plat familial, qu'on prépare et que l'on mange en famille. La pomme de terre, chez moi, éveille des souvenirs d'enfance et de douceur (nostalgie du ragout de saucisses et de pomme de terre de ma mère). La pomme de terre répond aussi à quelque chose qui m'est cher, la simplicité. En lisant le manifeste écrit sous forme d'entretien, j'ai aussi aimé le fait que la démarche de l'artiste soit ouverte à tous, soit un partage. On a souvent la représentation figée et réductrice de l'art comme un tableau accroché dans une galerie. Mais là, juste à partir d'une pomme de terre, il y a échange entre les gens. Il y a eu l'échange (très sympathique) entre Élodie et moi, samedi. Mais elle reçoit aussi de nombreuses contributions: photos de pommes de terre, pommes de terre vivantes, chansons...
Quelques liens pour terminer: Le site d'Elodie Merland, sur lequel vous aurez plus d'infos et de photos de son travail, La Page Facebook du Nmpt pour échanger autour de la pomme de terre, mais pas que, Le site des éditions Mitraillette qui a édité le Manifeste dont je vous parle plus haut!