Initialement, j'avais prévu d'écrire uniquement sur Diwali la semaine passée. Mais il y a eu des événements qui sont venus se taper l'incruste dans notre quotidien... On se doutait bien que la vie en Inde était différente de la vie en France. Et il fallait bien qu'on vous en parle!
Diwali, cette fête des lumières mais pas que...
Diwali, c'est THE fête hindou, limite, mieux que notre Noël. Bah oui, Noël, c'est deux jours... Diwali, c'est 2 semaines grosso merdo. Mais avec 3, 4 jours où la "fête" bat son plein. Le mot "fête" est entre guillemets, parce qu'en Inde, ils ne font pas la fête de la même manière que nous, autrement pas dit, ce n'est pas un concours de beuverie en famille, ce n'est pas non plus l'occasion de faire péter le premier bouton du pantalon au milieu du repas.
Mais revenons à nos moutons: Diwali - c'est la fête qui célèbre la victoire de la lumière sur les ténèbres. Il y a aussi une idée de victoire d'un dieu sur un autre, mais si vous le souhaitez, cet article est vachement bien plus complet que mes explications.
Concrètement ici, Diwali c'était le samedi 29 octobre (anniversaire de Chéri) ainsi que les jours avant et ceux d'après. On a été un peu déçus, on s'attendait à tout à fait autre chose. Pas de lâcher de lanternes sur l'océan. En revanche, le samedi c'était férié (et ça fait bizarre de voir la ville si calme). C'était aussi très très très bruyant. Pendant près de 48 heures il y a eu des feux d'artifices et pétards sans interruption - même la nuit. Pendant quelques heures, la fumée des pétards est venue envahir notre chambre, alors qu'on n'a pas vu sur la rue. C'était vraiment too much, à la limite de l'oppressant. Il faut noter que faire exploser des pétards sert à éloigner le mauvais oeil. Et là, ils doivent être tranquilles pour au moins la décennie à venir. C'est hallucinant aussi parce qu'en France les pétards sont généralement interdits. Là, les gamins de 3 ans jouent avec. Les parents aussi d'ailleurs.
Au niveau lumières, comme je l'ai dit, on n'a pas eu de lâcher de lanternes super romantiques. C'est surtout dans le quartier français, sur les bâtiments institutionnels qu'il y avait des guirlandes lumineuses. C'est sympa, mais voilà.
Corruption et billets de 500 et de 1000, un gros bordel
Quand on a préparé notre voyage, on a pu lire à plusieurs reprises que la corruption était un fait courant en Inde. Depuis que nous sommes là, on n'a pas eu à faire ce type de pratique et on ne va pas s'en plaindre. Ici, il y a même une semaine dédiée à la lutte contre la corruption (31/10 au 05/11). Truc de fou!
Mais - bah oui, il y a un Mais - le 1er ministre Indien a décidé la semaine passée que pour lutter contre la corruption, il fallait retirer les billets de 500 roupies (environs 6,70€) et les billets de 1000 roupies (13,50 € environs) de la circulation. Bim bam boum, du jour au lendemain, ces billets étaient devenus obsolètes et ils ne sont plus acceptés dans les magasins / cafés / restaurants. Et ça fout un joyeux bordel! C'est un peu comme si on avait retiré les billets de 20€ et ceux de 50€ et que la plupart des magasins ne prenaient pas la carte bleue. Bon on ne sait pas si cette manoeuvre marche vraiment quant à la lutte contre la corruption. En revanche, ça fout un sacré bordel, pour les indiens comme pour les touristes. (Je me répète quant au fait que ça fout un bordel monstre, mais c'est carrément vrai!)
Comme évidemment, on avait des billets de 500 et des billets de 1000, il a fallu les échanger. Tu vois les 12 travaux d'Astérix? Bah, ça à peu près la même chose. Tu vas à la banque, qui est gardée par un gardien armé d'un fusil (top de l'accueil). On monte. On attend à un bureau, on nous dit qu'il faut aller à un autre. On attend, on nous donne une feuille à remplir. On retourne au premier bureau. On nous dit qu'il faut une copie du passeport et du visa. On descend avec un gars qui fait les copies.On remonte. On retourne à un bureau; on décide d'en changer mais on nous dit de rester à ce bureau pour enregistrer notre demande. On refait la queue au premier bureau. Un flic gradé arrive avec un civil. Ils passent devant tout le monde dans la normale. On est toujours en train d'attendre. Ah j'oubliais, entre temps, on a limité notre somme de change. Faudra revenir... Ahaha! Les 12 travaux d'Astérix j'te dis!
Depuis une semaine, la normale est loin d'être revenue. La plupart des distributeurs (ATM) sont fermés. Ils doivent être approvisionnés et recalibrés. Il y a des queues interminables aux banques. On ne sait même pas si on peut y retirer de l'argent, ou si ce n'est que pour déposer les anciennes devises. Les retraits sont limités à 2000 INR / jour / carte. Ouais sauf que quand tu es étranger, les frais de banques piquent au cul (bien plus que la tourista). Et avec 2000 INR tu ne vas pas loin, vu que ça équivaut grosso merdo à 27€. Bref, pour la faire en simple, notre mission de tous les jours est de faire attention, de trouver où on peut retirer (on n'a pas encore trouvé sans faire 2h de queue). Bref, c'est la merde. Et on ne sait pas quand ça ira mieux. La seule parade qu'on a trouvé, c'est de changer quelques euros qu'on avait en cas de pépin. Là, il n'y a pas de queue et ce n'est pas limité. Cependant, il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps cette histoire.
Tourista, je ne t'aime pas
Ahah, fallait que je choppe la tourista! Honnêtement c'est loin d'être drôle. Pendant une semaine j'ai été malade et comme tu t'en doutes, j'ai passé pas mal de temps aux toilettes. La tourista ce n'est pas la petite gastro. Non, non, c'est la gastro de la décennie. Celle qui fait mal au ventre, qui te vide de ton énergie et plus encore. Celle qui aurait pu me redonner ma taille 38 si ça continuait comme ça. Là, ça va mieux. Je mange, je me lève du lit, je peux même aller me balader. Mais il y a une semaine, ce n'était même pas pensable. Même avec de l'ultra-levure et du Lopéramide, ce n'est pas l'extase. En fait, ça ne fait ni chaud ni froid, ni l'effet escompté!
Le truc chiant aussi, c'est d'être en Inde: pays où tu manges du poulet, du riz et épicé. Perso, quand je suis malade, je n'aspire qu'à manger des coquillettes et du jambon. Là, c'est raté. Je me nourris donc de frites surgelées salées et de Pepsi. Ce sont les seules choses qui passent réellement sans me tourner sur le coeur!
Bon j'arrête cette partie très glamour, le principal c'est que ça aille mieux... Et que ce soit derrière moi! Pour conclure, je tiens à remercier Chéri qui m'a comparé à un canard: "Tu manges peu, tu bois beaucoup et tu chies, t'es un canard!"... Merci mon Amour pour ces douces paroles!
Bon courage Julie!
Je ne veux pas être cynique mais ce voyage deviendra mémorable justement à cause de toutes les galères que vous traversez là.
Et puis, un jour vous allez raconter à vos petits enfants l’enfer administratif local, le changent de billets, la nuits de pétards, etc, ça sera de loin plus intéressant qu’un voyage aseptisé avec pension complète dans un hôtel 5 étoiles.
J’aime beaucoup ton style franc, ça m’amuse 🙂