Je le répète souvent dans mes présentations de l'Inde au sein de mes articles, ce pays est très contrasté. Il y a des moments où tout roule comme sur les roulettes et d'autres où on a juste envie de rentrer chez nous et avoir la paix. Bénarès est un concentré de ces 2 sentiments contradictoires. Je me souviens de mon état d'esprit quand j'ai écrit la première version de cet article. Je ne pouvais pas dire de manière tranchée si j'aimais ou si je détestais la ville temple au bord du Gange. Et honnêtement, en 2020, après y avoir séjourné plusieurs mois en plus, je reste dans cet état d'esprit.
A propos de nos voyages en Inde
Entre 2016 et 2020, nous avons séjourné 3 fois en Inde et à chaque visa nous avons passé plusieurs semaines à Pondy (dans le sud) et à Varanasi (dans le nord). Pour le moment, ce sont les 2 villes qui nous plaisent le plus en Inde. Et on n'a pas encore fait le tour de ce pays que l'on affectionne tant. On a déjà fait un tour de l'Inde mais il nous reste encore de très nombreux coins à découvrir. (On devra y retourner... Quel dommage!) La première fois qu'on est allé à Varanasi on pensait y rester seulement 2 ou 3 jours, on est resté 3 semaines. On a eu un coup de coeur pour cette ville sortie d'un manuel d'histoire.
Au sommaire de cet article
Ce que l'on aime à Varanasi
On aime la gentillesse et l'honnêteté de certains commerçants.
On aime parler français avec des français mais aussi avec quelques commerçants. On parle plus français à Varanasi qu'à Pondicherry ! (Je ne déconne pas!)
On aime voir les gamins jouer au cricket sur les ghats.
On aime voir des temples à tous les coins de rues et la dévotion religieuse des hindous.
On aime les petites rues de l'ancienne ville de Varanasi avec l'effervescence qui va avec par moment.
On aime l'architecture des vieilles bâtisses mais on regrette un peu de ne pas pouvoir les visiter.
On aime la guesthouse dans laquelle on se trouve qui est propre, où il y a de l'eau chaude (on aime l'eau chaude!!!). La guesthouse est à moins d'une minute des ghats. Elle est vraiment bien située.
On aime le faux sadhu un peu perché avec une voix métallique.
On aime voir le Gange tous les jours.
On aime les cérémonies le soir en l'honneur de Shiva.
On aime la musique dans les petites rues et sur les ghats.
Mon endroit préféré à Varanasi : Le Mahanirvani Ghat
On a passé beaucoup de temps sur ce ghat. C'est drôle comme le temps semble s'y arrêté. Dimanche passé, justement, on était assis sur les marches et je me suis demandée pourquoi on revenait tout le temps ici. Ce n'est pas comme si le choix manquait sur les 7km de Ghats à Varanasi !
La première chose c'est qu'on y est tranquille. On peut rester là-bas longtemps sans qu'un vendeur vienne nous ennuyer. Comme vous venez de le lire les sollicitations constantes nous ont cassé les pieds sévèrement et sur ce ghat on a la paix !
C'est aussi un chouette endroit parce qu'il est vivant. Il y a des gamins entre 14 et 20 ans qui jouent au cricket le weekend. C'est super sympa à voir. Forcément, comme c'est un ghat et non pas un terrain de cricket, les gamins ont adapté les règles et le jeu. C'est des dingues ! Faut les voir courir dans les escaliers pour attraper la balle ! Parfois la balle va dans le Gange tellement ils tapent fort. On les voit descendre vers le Gange, parfois monter sur un bateau, pour récupérer la balle sans laquelle le jeu ne peut continuer. Certains jouent bien. J'aime aussi le fait que tout le monde joue. Ils tournent et par conséquent, chacun devient lanceur, batteur ou doit rattraper la balle. Je trouve ça vachement sain, bien plus que de passer son temps avec le téléphone à la main !
Sur le ghat il y a du passage... On y voit de tout ! Des touristes avec une dégaine à l'indienne (y'en a des sacrément perchés ici, et, ce ne sont pas des indiens!), des touristes avec des appareils photos qui coûtent honteusement cher. Je suis sûre que le prix de l'appareil pourrait faire vivre au moins une famille pendant 1 an. On voit des touristes indiens qui découvrent la ville sacrée dont ils ont toujours entendu parler. On voit les habitants, surtout des hommes, se poser et regarder. Il y a aussi les buffles... A cet endroit ce ne sont pas des vaches mais des buffles. Leur « maitre » les lave dans le Gange tous les jours. Ils ont l'habitude et ont l'air d'aimer se faire masser vigoureusement le dos. Ensuite ils sèchent sur le ghat, tranquillement. Ils n'interfèrent pas dans le jeu de cricket. Parfois il faut juste espérer que la balle ne tombe pas dans une bouse. (Et au pire, il y a le Gange à côté pour la laver).
En parlant du Gange, on voit les bateaux passer dans un sens, puis dans l'autre. On voit le courant du Gange qui a l'air d'être assez fort. On voit aussi l'autre rive, si calme et sereine. Quel contraste avec Varanasi ! Il y a les cerfs-volants des gosses au dessus du fleuve mythique. Ouais, en Inde, les gamins ont des jeux simples comme le cerf-volant ! Et ne vous attendez pas à voir des cerfs-volants de compet'... Bien au contraire, ce sont des petits mais ils savent tous le faire voler et très loin !
En fin de compte, c'est assez difficile de vous expliquer parfaitement pourquoi on aime tant ce ghat. C'est un mélange d'un tas de choses le tout entre un grand mur mystérieux (mais qu'est-ce qu'il y a derrière, bordel???!), 3 ou 4 temples et le fameux Gange... Bref, si un jour vous passez à Varanasi, vous passerez probablement sur le Mahanirvani Ghat et j'espère qu'il vous plaira autant qu'à nous ! En tout cas, ça nous permet de recharger nos batteries pour mieux supporter le reste ^^
Retour en vidéo sur nos différents séjour à Bénarès
Ce que l'on aime moins à Varanasi
On aime moins la cloche du temple qui sonne au moins 20h par jour.
J'aime moins être essoufflée en montant les escaliers des ghats.
On aime moins les sollicitations permanentes : « Boat, very cheap price ».
On aime moins voir des tonnes de bateaux le soir sur le Gange pour les cérémonies.
On aime moins la ville, la vraie pas l'ancienne, de Varanasi : Ils ne savent clairement pas rouler comme il faut !
Ce que l'on aime pas à Varanasi
On n'aime pas les mendiants à la pelle.
On n'aime pas le faux prêtre qui nous récite un mantra pour avoir des enfants sans qu'on le demande, qui nous taxe 100 roupies au passage.
On n'aime pas le pseudo masseur qui te masse contre ton gré et sois-disant gratuitement pour à la fin te taxer 500 roupies. (D'ailleurs ce coup-là, ça a failli dégénérer. J'ai rarement vu Flo predre son sang froid...)
Je n'aime pas le regard accusateur des femmes indiennes parce que je fume. (Je comprendrai si j'étais habillée comme une pute, mais là, je ne fais que fumer une clope...)
On n'aime pas être considérés comme des pompes à fric tout le temps. C'est usant !
On a clairement pas aimé la première soirée du Shivatri : une agitation un peu flippante, me faire toucher les siens par un inconnu, se faire traiter en hindi (et même si on ne parle pas la langue, on a bien compris que c'était raciste), se faire jeter du riz (là aussi c'était raciste...).
On n'aime pas la première apparence des gens ici, ils font la gueule. Pas tous, mais la plupart. (Truc qu'on a remarqué en arrivant dans le nord).
On n'aime pas le fait que les Pooja (offrandes) soit toujours obligatoires et des sommes hallucinantes parce qu'on est blancs.
On n'aime vraiment pas le faux prêtre qui essaye de nous entuber une deuxième fois, alors qu'on buvait notre chai tranquillement. Il nous a aussi taxé une clope (sachant que fumer c'est du mauvais Karma) et il a voulu qu'on lui paye son chai. Il s'est bien fait envoyer chier.
On n'aime pas les différences de prix pour visiter entre les indiens et les étrangers. (Musée de Sarnath : 15 roupies pour les indiens / 200 pour les étrangers. La différence est flagrante).
Complément d'informations après notre séjour en 2019 à Varanasi
La vieille ville de Varanasi change peu. Il y a certains commerces qu'on aimait qui ont baissé le rideau définitivement. Il a une grosse phase de travaux qui étaient en cours dans une partie de la vieille ville. Mais à part cela, il y a très peu de changements. Et comme je l'écrivais en introduction, je n'ai pas d'avis tranché sur le fait d'aimer ou pas cette ville incroyable. Il y a des choses complètement dingues qui s'y sont passées, en positif comme en négatif. Et le fait de toujours avoir besoin d'être sur ses gardes, même avec des indiens que l'on connait bien, c'est usant. On ne rencontre pas ce problème à Pondy par exemple. Les commerçants qui nous connaissent ne cherchent pas à nous la mettre à l'envers. Les sollicitations / arnaque à touristes sont moins nombreuses. On continue de séjourner à Varanasi parce que cette ville et le Gange sont totalement magiques mais cela reste difficile certains jours.
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