[Slow Lifestyle] Les ratés dans mon parcours slow

J'ai déjà eu l'occasion de vous dire à plusieurs reprises qu'adopter une démarche slow ça ne se faisait pas en un jour. Et comme ce n'est pas forcément livré avec un mode d'emploi, il y a des moments de ratés. Comme mes galères de voyages que je partage de temps à autre ici, je pense que partager ici mes galères slow, ça peut vous intéresser, vous montrer que l'herbe n'est pas plus verte chez moi et peut-être vous donner un peu de courage / motivation pour vivre différemment.

Les fails d'avant - le début de ma démarche slow

J'ai commencé à m'intéresser à la slow life en 2015 ou en 2016, je crois. Ca ne date donc pas d'hier! J'ai commencé à m'y intéresser parce que ça n'allait pas dans mon quotidien. Je faisais trop de choses, je n'avais pas de temps pour moi. Et cerise sur le gâteau, je n'allais pas bien du tout. J'ai poussé mes limites loin, au point de finir sous anti-dépresseurs. Et même si je savais que je devais opérer des changements, c'est plus facile à dire qu'à faire!

Vouloir mettre la charrue avant les boeufs et vouloir des résultats rapides

Mon premier raté a été très rapide. La démarche slow m'a séduite, elle répondait à mes attentes et j'y voyais un moyen de lever le pied. Sauf qu'il y a un truc que je n'avais pas pris en compte: le temps. J'ai cru à tort que j'allais voir les résultats rapidement. Avec du recul, maintenant, je me dis que c'est complètement crétin. Bah oui, ralentir le rythme et résultat rapide, ça ne colle pas.
C'est pas faute d'avoir essayer de mettre des trucs en place. J'ai plus marché (en même temps on m'avait volé mon Vespa), j'ai pris un peu plus de temps le weekend pour le passer avec Flo (on fait notre 10km pinthe, qui consistait à marcher jusque la plage pour aller boire une bière). J'ai aussi essayé de méditer plus notamment en allant au boulot. A ce moment là, je ne comprends pas très bien pourquoi ça ne marchait pas vraiment. Je tâchais de méditer mais je crois que j'étais profondément ancrée dans mes emmerdes. 25 minutes en allant bosser, ce n'était pas ce qu'il me fallait. J'ai essayé de m'accorder des temps seule, pour sortir et prendre l'air. Mais à chaque fois j'étais rattrapée par le quotidien et je finissais par me faire engueuler parce que j'étais en retard chez les potes par exemple. A ce moment là, je l'ai très mal vécu. Mais je vivais tout très mal au final.

Découvrir que le tri n'est pas si facile

Avant de partir de France, on avait une vie classique dans une certaine mesure, autrement dit on avait un appart avec son lot d'objets qui le remplissait. Je ne sais pas combien de fois j'ai essayé de faire du tri, de me débarrasser de ce qui encombrait... Je savais qu'il y avait un truc à faire, mais ça ne marchait pas.
Et puis, on a décidé de partir. En 3 mois on est passé d'une vie normale à quasiment plus rien. Et là aussi le tri n'a pas été simple à faire. Il s'est fait en plusieurs fois, plusieurs strates d'attachement aux objets. On a encore des cartons et quelques meubles en France. Et si on devait rentrer et se ré-installer en France, une paire de cartons iraient à la décharge ou du moins ils n'encombreraient plus notre quotidien. Mais entre la période d'avant départ et maintenant, on a fait sacrément du chemin. On a appris ce qui était essentiel pour nous au quotidien et ce qui ne l'était pas. Nos sacs ont considérablement changé depuis qu'on est arrivés en Asie en 2016. Dans mon premier backpack, il y avait un sac de médicaments français particulièrement inutiles quand on a été malades. On avait des fringues qui n'étaient pas particulièrement pratiques. On avait aussi des guides de voyage Lonely Planet. C'est super lourd quand on a à les porter sur le dos! Maintenant, nos backpacks sont des sacs à roulettes. Il y a dans le mien ⅓ de fringues chaudes et mes Doc Martens, ⅓ de trucs pratiques (tongues, trousse de toilette, trousse à pharmacie, trousse à bordel avec des étuis à lunettes, du henné pour mes cheveux, des sacs congel qui me permettent d'organiser mon sac, un drap de bain...) et ⅓ de vêtements qui servent au quotidien. Tout ça fait 15kg sac inclus! Le voyage m'a appris ce qui était vraiment essentiel. Et ça m'a aussi appris que c'est inutile de s'encombrer surtout quand tu le portes sur ton dos et qu'il fait 40°!

Les fails de maintenant - parce qu'il y a toujours des choses à améliorer

A la louche, ça fait 5 ans que j'ai découvert le mouvement slow. Avec notre changement de vie, certains pans de notre quotidien sont devenus bien plus slow. Je viens d'en parler avec nos sacs et les affaires qui composent notre quotidien. Néanmoins, j'ai encore des habitudes quotidiennes qui ne sont pas très très slow!

Faire certaines activités sans limite

La première chose pas du tout moins mais mieux dans mon quotidien c'est que je ne me mets pas de limite pour faire certaines activités. J'ai des crises. Je vais lire sans modération pendant des jours entiers sans limite. Je dors peu pendant ces périodes de lecture. Je suis absorbée par ma lecture, mais il y a une espèce de boulimie de lecture aussi. Je vais lire, lire, lire... Je ne vais pas m'arrêter à la fin d'un bouquin. Je vais en entamer un autre dans la foulée. C'est par période. Je peux lire pendant 3 semaines sans interruption et du jour au lendemain reprendre un rythme normal.
C'est à peu près la même chose avec les séries. Déjà en France j'étais une grosse consommatrice de séries. Je me suis calmée au début de notre voyage, la connexion web était trop pourrave pour regarder quoi que ce soit en streaming. (Je suis une anti Netflix!) Mais maintenant mes mauvaises habitudes sont de retour. Je suis capable de regarder des séries des heures durant, je ne fais presque que ça de mes journées. Je bosse, je mange, je dors et je regarde des séries. Je ne sais pas me mettre de limite et me raisonner. (Le: "Je regarde 2 épisodes par jour", ça ne marche pas chez moi!)
Tout ça, vous en conviendrez, ce n'est pas très slow... Je continue à méditer à ce propos pour essayer de comprendre comment ça marche dans ma tête et pour comprendre ce schéma. Pour le moment, je n'ai pas tout compris rien compris!

Les mauvaises habitudes

Avoir un mode de vie slow peut aussi marcher sur tout ce qui est habitudes nocives, comme le tabac et l'alcool. Niveau tabac, je fume beaucoup et j'aime fumer. En France, je n'ai essayé qu'une fois d'arrêter de fumer, c'était quand j'ai eu mon cancer de la thyroïde. Tout le temps que j'avais des médocs je ne fumais plus. J'ai commencé à ressentir les effets secondaires et indésirables du médicament, j'ai arrêté et du coup j'ai repris la clope. J'aime le goût du tabac. J'aime prendre le temps de fumer une clope. D'ailleurs, mes pauses clopes sont souvent l'occasion de méditer. Je pourrais essayer d'adopter une position moins mais mieux vis à vis de ma consommation de tabac, mais je n'en ai pas envie.
L'alcool c'est différent. En France, je buvais beaucoup, pas nécessairement tous les jours. J'aime le vin, j'aime le Martini, j'aime la bière Belge. Tout ça en Asie, c'est du luxe qu'on n'a pas nécessairement les moyens de s'offrir. De temps en temps une bière Belge mais elles se comptent sur les doigts d'une main tous les ans. Il y a des pays un pays où l'on boit beaucoup: Le Laos. On est avec des français, on retrouve la tradition de l'apéro qu'on mixe avec la culture locale qui est de picoler très tôt. Y'a pas d'heure pour picoler là bas! On ajoute à cela le fait qu'il n'y a pas grand chose à faire... Juste à y repenser j'ai des nausées. (La pire fois, c'était la veille du départ de mon frangin!) Et mis à part au Laos, je ne bois quasiment plus. Ca m'arrive de me mettre des caisses mais c'est trèèèèès rare! Entre le 1er janvier et maintenant au mois d'avril, je me suis mises 2 caisses seulement. Il y a eu le nouvel an avec Flo. On était en Indonésie, c'était avant que je tombe malade (je suspecte avec du recul le coronavirus...) et il y a eu une soirée il y a quelques semaines quand on a fait une bouffe avec Jess et Dim. Entre temps, il m'arrive de temps en temps de boire une bière mais pas plus. C'est cool!

Le sac de voyage trop minimaliste

Dernier fail actuel: le sac que j'ai actuellement avec mes affaires. Je vous ai parlé de notre gros sacs. Mais il nous arrive comme en ce moment de laisser nos sacs à Kuala Lumpur pour voyager quelques semaines. On l'a fait pour aller en Indonésie. On l'a fait aussi pour aller en Thaïlande où on se trouve actuellement. L'idée est de ne voyager qu'avec un sac cabine.
En Indonésie, le fail a été de ne pas m'être renseignée sur la météo. Je pars du principe ou je suis en Asie et qu'il fait beau sauf en décembre / janvier. Raté! J'avais un short, un legging long et un sweat. Les 2 derniers vêtements ont été porté plus que de raison. J'ai eu froid sa race! J'ai squatté aussi le survêtement de Flo d'abord en guise de pyjama parce que je me les caillais et après parce que j'étais malade.
Pour la Thaïlande, le problème est différent. J'ai toujours trop peu de vêtements mais c'est surtout parce qu'on se retrouve bloqués à cause du virus. Les frontières ont été fermées. On avait prévu de rester 3 semaines voire un mois en Thaïlande puis repartir à Kuala. A l'heure actuelle, on vient juste de dépasser notre mois et on a encore au moins 3 semaines qui nous attendent ici. C'est dans le meilleur des cas, si les pays décident de réouvrir les frontières. Si la situation est prolongée, on restera plus de temps. Le truc c'est que pour 3 semaines, un short et un legging court ça suffit. (Le legging long et le sweat, c'est juste pour les transports. Il fait trop chaud pour les porter). Dans l'absolu, je ne me retrouve pas à poil. On a une machine à laver à disposition ce qui est très appréciable. En revanche, mon short commence sérieusement à me sortir par les yeux.
Enfin, il y a un point que je dois garder en tête pour plus tard: il me faut absolument 2 pyjamas même sur une courte période de quelques semaines. A chaque fois je galère. Et hier, j'ai fini par racheter un short histoire d'être tranquille. Pour vous donner une idée, en ce moment, mes vêtements tiennent dans la moitié d'un tote bag. Essayez de remplir la moitié d'un tote bag avec vos fringues, vous verrez que ce n'est vraiment pas beaucoup!

Les petites victoires slow

Tout est un équilibre dans ma manière de penser. Du coup même s'il y a des ratés, il y a aussi des victoires. A mon sens, dans le monde actuel, on ne présente pas souvent les 2 facettes en même temps. Et pourtant cette dualité existe et elle me semble importante pour différentes raisons: voir ses victoires permet de continuer à faire des changements, voir ses victoires permet de se voir avancer, et puis, soyons honnête, c'est quand même vachement galvanisant de réussir quelque chose qu'on ne pensait pas être possible! Alors quelles sont ces petites victoires dans ma démarche slow?

• Savoir ce qui est essentiel dans mon sac (je vous en ai parlé à plusieurs reprises dans cet article) (Mon sac est l'équivalent de votre logement...)
• Mon bureau (le Mac, un cahier, un stylo, un stabilo et un blanco... c'est tout!)
• Une meilleure organisation de mon boulot (je ne travaille plus du tout de la même manière sur bien des points)
• Des routines qui me vont bien (je bosse le matin quasiment au réveil, j'appelle mes frangins toutes les semaines...)
• Je n'achète plus grand chose de neuf (J'ai acheté un sac en bandoulière parce que le mien était foutu et deux caleçons ces derniers mois)
• On achète essentiellement du seconde-main (En Malaisie et en Thaïlande, il y a de nombreuses boutiques d'occasion)
• Je médite plusieurs fois par jour et ça commence à porter ses fruits
• J'ai le temps de contempler les choses qui m'entourent (et surtout j'ai appris à le faire!)
• Je suis définitivement plus zen mais c'est pas juste grâce à une attitude slow, notre mode de vie y contribue pas mal
• Je ne dis plus: "Je n'ai pas le temps" et j'assume le fait de ne pas prendre le temps
• J'ai revu ce qui était essentiel dans mes relations

Prise de conscience depuis que j'ai adopté un mode de vie moins mais mieux

Long terme, court terme et maintenant

Ce n'est pas que je n'ai plus d'exigences à court terme, mais elles sont moins nombreuses et elles ne sont basiques. Par exemple, à court terme, je vais penser à la bouffe. (La bouffe c'est la vie!) En revanche, j'ai aussi peu d'exigences à long terme. Je n'ai pas le rêve classique: maison, enfant, crédit, CDI... Ca, je m'en bats les reins puissance 10 000. j'aspire à deux choses: 1/ Savoir toujours retrouver mon équilibre, peu importe ce qui se passe dans ma vie 2/ Faire le moins de mal possible lors de ma courte existence terrestre. Et entre le court terme et le long terme, il y a maintenant. La méditation et la curiosité sont des parts importantes de mon quotidien. Elles me permettent de mieux comprendre mon environnement, mes émotions, mon rapport aux autres, etc, etc, etc! Ca prend du temps, mais les "efforts" payent. Efforts est entre guillemets parce que je ne me force pas à méditer. Je ne fais pas violence. Il y a des jours avec, des jours sans et c'est très bien comme ça. Je ne veux pas associer la méditation avec de la douleur. J'ai bien assez de pensées douloureuses parfois à méditer. Autant le faire quand c'est le moment.

Porter un autre regard sur les choses et le temps

J'ai l'impression qu'avant mon regard sur les choses était tout niqué biaisé. Je n'ai pas eu d'illuminations divines hein! C'est juste qu'en prenant le temps de regarder / méditer, je vois les choses différemment. Globalement, j'ai toujours vu les choses de manières différentes par rapport aux gens. Cette bizarrerie est plus ou moins facile à vivre au quotidien.
Prenons l'exemple des vêtements. Avant j'avais des fringues, c'était bien. Je n'étais pas une accro du shopping. J'aimais les fringues de qualité qui durent plus longtemps. Mais globalement je n'en avais rien à foutre. Je ne me suis pas transformée en fashion victime depuis. Maintenant j'ai des fringues, je les apprécie parce que j'en ai peu. Je les ai choisies avec soin parce qu'elles vont durer jusqu'à ce qu'elles soient trouées. Vu que j'ai peu de vêtements, j'attends à ce qu'ils me plaisent longtemps et vraiment. Dans mon quotidien, il n'y a pas la place pour des habits qui me plaisent un peu et qui vont rester dans le fond du sac. J'ai le cas d'une robe qui ne me plait plus. Ca fait 1 an ½ que je l'ai. Je sais qu'elle va dégager la prochaine fois que je vais bouger avec mon gros sac. Inutile de s'encombrer avec des choses qui ne me plaisent plus. (C'est peut-être ça que Marie Kondo veut dire avec son idée que les objets doivent nous mettre en joie...)
Mon rapport au temps est différent. Le maintenant n'a plus le même sens qu'avant. Il y a le proverbe: le passé n'est plus, le futur n'est pas, sois dans le présent... ou un truc dans le genre. (Je viens de vérifier, visiblement c'est: « Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent. » Bouddha.)  Je ne suis pas tout à fait d'accord. (Il est mignon Bouddha mais le commun des mortels doit d'abord apprendre à composer avec sa vie comme elle est!) J'ai essayé de vivre comme ça. Ca ne colle pas. Le passé n'est plus mais il nous a façonné. Regarder le passé permet de ne plus faire les mêmes erreurs et pas juste dans la sphère du personnel. Penser le futur est aussi important. Avoir des objectifs permet d'avancer. Etre conscient que dans un futur proche ou lointain, on va tous crever permet de ne pas avoir peur de la mort ou du moins lui redonner une place légitime. (Je suis convaincue qu'en France on ne pense pas suffisamment à la mort et qu'il y aurait une autre manière de la voir pour être plus en paix avec cette idée... Mais là, je vais sortir du cadre de cet article...) Et le maintenant ce n'est pas nécessairement un Carpe Diem galvaudé comme on l'entend bien souvent. Mes intentions vis à vis de ces 3 temps sont maintenant différente: apprendre et accepter le passé, vivre en conscience dans la mesure du possible le présent et avoir confiance dans le futur. Je m'inquiète moins du passé, futur, présent. Avant tout ça était source d'angoisse chez moi. Maintenant, j'appréhende mieux ces 3 sphères, je suis plus sereine.

Nous sommes à la fin de cet article dédié à mes ratés quant à un mode de vie plus slow. Avec cet article, j'espère vous avoir montré que cette démarche n'est pas évidente tout le temps mais qu'elle est très enrichissante. J'ai appris aussi à ne pas voir mes ratés, mes erreurs comme des échecs. Ca fait juste partie du processus de changements.

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