Slow living | Comment avoir un intérieur plus eco-responsable en 2023? (partie 1)

J'ai peu de copines à l'étranger, elles sont encore plus rares quand on partage les mêmes valeurs et l'envie d'évoluer dans un monde plus slow. Dimanche, nous avons diné avec une française que l'on connait depuis quelques mois et c'était un vrai plaisir de parler de tout et de rien et surtout de nos modes de vie plus slow. C'est ce genre de rencontres qui font évoluer mes réflexions. Et y'a pas, ça fait du bien de voir que je ne suis pas seule à aspirer à un monde meilleur. Cet article était prévu pour la fin du mois mais pour des raisons pratiques, je l'ai avancé et j'ai même décidé de le scinder en plusieurs parties. Le sujet de l'écologie, de la protection de l'environnement est un sujet qui peut éveiller les passions. Dans un climat toujours un peu plus sur les nerfs (à ce propos ou pas d'ailleurs), j'essaie d'avoir un peu de modération, notamment sur le blog. La modération prend du temps et de la réflexion. C'est pour ça que mon article fait plus de 5000 mots. La modération c'est aussi prendre en compte les besoins, les impératifs et les contraintes de chacun. Dans cet article et dans le suivant, vous aurez plusieurs solutions. Je ne vous dis pas qu'il faille toutes les mettre en oeuvre dans votre quotidien. Je vous montre les différentes possibilités qui s'offrent à vous. Il y a du choix pour créer un quotidien mais aussi un intérieur plus responsable.

01 • Acheter moins de meubles, de déco, de vaisselle

J'ai beau vivre à 10 000 km de la France, je reste informée de l'actualité. J'ai pris du recul sur tout ça. Je ne supporte pas très bien qu'on me bombarde d'informations sans ordre de valeurs. Néanmoins, cette année, il est difficile de passer outre la question du fric. Baisse du pouvoir d'achat, inflation, mouvements de grève... Et donc, je pense que pour une partie de mes lectrices et lecteurs, leur budget déco / meuble est revu à la baisse. C'est peut-être l'occasion de mettre un pied dans une consommation plus responsable. Voilà des pistes pour vous aider à acheter moins:

01 • 1 • Acheter ce qui nous semble essentiel et laisser tomber ce qui ne l'est pas

La question de l'essentiel n'est pas une nouveauté sur le blog. C'est une des bases de mon quotidien slow et de mes réflexions. C'est assez à contre-courant vu qu'on est sans-cesse exposé à des injonctions de consommation que ce soit dans les médias, sur internet, les réseaux sociaux, les panneaux publicitaires dans la rue, à la télé... Bien qu'il soit difficile de vivre sans toutes ces publicités et ses tentations, il est possible de se demander ce qui est important pour soi, pour sa famille, pour son confort, pour son bien-être au quotidien. Pour moi, il est plus facile de me poser la question de ce dont je peux me passer ou celle de ce qui me plait vraiment. Ayant un quotidien à part (on est tous d'accord que les nomades, ça ne court pas les rues), je suis partie de la question des besoins (manger, dormir par exemple), ensuite vient la question du confort et du bien-être. J'ai aussi appris ces dernières années à être plus indulgente et patiente avec moi-même. Parfois, je ne réussis pas tout ce que j'entreprends. Parfois j'ai du mal à faire du tri par exemple. Ce n'est pas grave. Un raté ne doit pas m'empêcher de ré-essayer plus tard. J'essaye de comprendre pourquoi j'ai fucké ce que je voulais faire. Et je tâche de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Ca prend du temps mais ce n'est pas grave. Si on fait tout dans l'urgence, rien de bon ne peut en découler. Savoir ce qui nous est essentiel ne se fait pas en un claquement de doigts.

01 • 2 • Acheter du mobilier et de la déco de seconde main

Toujours dans la dynamique d'acheter moins pour la maison (mais pas que...), il y a le seconde main. J'aime beaucoup parce que ça débarrasse quelqu'un et ça nous aide à meubler voire décorer la maison sans se ruiner. En plus, ça évite le cycle: achat, usage, poubelle. Où acheter des équipements pour la maison de seconde main?

• En brocante ou chez un antiquaire
• Des boutiques spécialisées dans le seconde main qui gardent en dépôt ce que vous déposez et qui les vendent à votre place
• Le Bon Coin, les sites de brocante en ligne et les groupes de vente sur Facebook
• Vinted et autres plateformes de ventes entre particuliers
• Les associations sociales et solidaires, les ressourceries

Les assos et les ressourceries sont mon premier choix que ce soit pour donner ou pour acheter. Je suis sensible à l'idée de création d'emploi et de ré-insertion sociale de ces structures. C'est l'occasion de faire une pierre deux coups.
Je n'ai jamais expérimenté moi-même les boutiques / dépôt-vente mais l'une de mes meilleures amies en Belgique va régulièrement déposer des jouets, des vêtements, de la déco. Elle loue une étagère sur laquelle elle dépose ce qu'elle veut. Et quand l'étagère se vide, elle est prévenue. Elle peut re-déposer d'autres objets.

01 • 3 • La récup' et l'ucpcycling pour acheter moins pour la maison

La récup' est un thème que j'ai décidé de développé sur le blog ces derniers mois puisque cela fait partie d'une démarche slow. On achète moins, on jette moins, on donne une nouvelle vie aux objets que l'on possède déjà. On peur récupérer et détourner des objets usuels du quotidien comme des cintres ou des boites de conserve. On peut donner une seconde vie à des textiles comme le jeans.

Dans la même démarche, on peut relooker un meuble. Le plus facile est sans doute le meuble en bois comme le buffet ou l'armoire de la chambre. Mais ça peut aussi être les chaises de la salle à manger. Même les meubles issus de la grande consommation peuvent avoir une nouvelle vie. Vous connaissez probablement les Ikea Hacks.

En plus de s'inscrire dans une démarche plus éco-responsable, la récup et l'upcycling demandent un peu de bricolage et parfois de la créativité. C'est une occupation probablement plus active que de passer le dimanche après-midi sur Netflix. Et surtout, cela vous permet d'avoir de la décoration et du mobilier unique.

Si vous n'êtes pas bricoleuse (bricoleur) pour deux sous, il est possible, moyennant fiance, de faire appel à une petite entreprise ou à un artisan pour donner un second souffle à votre mobilier. Cela a un coût, c'est vrai. Mais les gains sont pluriels: vous faites travailler quelqu'un près de chez vous, vous ne jetez pas un meuble qui a encore de belles années devant lui et vous aurez quelque chose d'unique chez vous.

01 • 4 • Opter pour le troc pour acheter moins

Je parle peu du troc sur le blog. Je ne peux pas parler de tout, c'est impossible. Pourtant c'est une solution possible pour acheter moins et sortir du cycle classique de consommation. L'idée de troc me parle bien pour tout ce qui est outillage pour bricoler ou pour jardiner. Parfois, on a du matos qui prend la poussière parce qu'il ne correspond plus à nos besoins. Pourquoi ne pas l'échanger pour quelque chose qui nous sera vraiment utile? Il existe de nombreux sites en ligne pour troquer ce qui ne nous sert plus comme Faistoitroquer.fr ou mytroc.fr.

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02 • Acheter mieux - consommer en adéquation avec ses valeurs

Dans une dynamique slow, on peut acheter moins mais acheter mieux. Je suis heureuse de voir que cela commence à être bien intégrer - du moins chez les personnes qui me suivent régulièrement et avec qui j'échange sur les réseaux sociaux. Parfois, On doit acheter du neuf. Il est difficile de trouver de l'occasion ou de trouver des alternatives citées précédemment. Dans ce cas, plutôt que d'acheter sur un coup de tête autant faire en sorte que notre achat soit plus en adéquation avec nos valeurs.

02 • 1 • Meubles et déco en matériaux recyclés

Même dans les grandes enseignes de mobilier et de décoration, les matériaux recyclés commencent à pointer le bout de leur nez. C'est une bonne nouvelle. Je suis un peu cheap comme fille, je n'aime pas ce qui coûte trop cher et je n'ai pas les moyens non plus d'acheter des choses chères même si j'aimerai que ce soit en adéquation avec mes valeurs. Dans le domaine de la décoration, on trouve de plus en plus de verre recyclé. Ca peut être une bonne alternative pour l'achat d'un vase ou d'un luminaire.
Dans une autre veine, les entreprises commencent par obligation à se demander comment recycler les déchets de production. C'est une partie de l'iceberg qui ne se voit pas quand on achète un objet pourtant elle est bien là. Etant une grande buveuse de bière, il y a une entreprise qui retient spécialement mon attention: Instead qui propose du mobilier "brassé". En réalité, l'entreprise française récupère les déchets de céréales qui servent à brasser la bière (ce qui s'appelle de la drêche) et s'en sert comme matière première pour créer du mobilier, notamment des tabourets.

02 • 2 • Provenance de sa déco - Le made in France & in Europe

C'est un sujet que j'ai pas mal traité il y a quelques années et j'ai pris un peu de recul là-dessus par convictions personnelles et politiques. Quand le gouvernement a commencé à parler de Made In France, ça m'a fait fuir. Je ne partage pas leur vision du Made in France et je ne voulais pas y être associée. Le Made in France est devenu un argument commercial et sa signification a été galvaudée. J'en ai donc moins parlé sur le blog ces 2 ou 3 dernières années.
Pourtant l'idée de consommation locale fait sens chez moi. Moins de transports, favoriser les entreprises et les savoir-faire non loin de chez soi, des produits généralement de qualité... J'aimerai dire qu'en Europe, les salariés soient mieux traités qu'en Asie par exemple. C'est vrai. Je vis en Asie, je sais ce que vaut un salaire au Laos par exemple. Néanmoins, vu le recul des acquis sociaux en France (et ailleurs), on ne peut pas dire que ce soit la panacée.
Je ne vais pas développer plus le sujet. Si le Made In France vous intéresse, j'ai dédié une page à ce propos que vous pouvez retrouver ici. Mon seul conseil est de ne pas acheter les yeux fermés quand vous voyez un logo made in France ou fabriqué en Europe mais de creuser un peu plus vos recherches avant d'acheter.

02 • 3 • S'intéresser aux engagements écologiques et social des entreprises

Je viens de l'évoquer brièvement, le volet social des entreprises peut aussi vous permettre d'acheter différemment, dans une démarche plus proche de vos valeurs. Toutes les grandes entreprises sur leur site web ont une page à ce propos qui explique ce qu'ils font pour leur salariés et autres personnes à l'autre bout du monde qui fabriquent les objets, le mobilier, les luminaires... (Cette page est souvent en lien en bas des sites web). Cette démarche sociale peut-être multiple. Elle peut comprendre un tas de choses comme un meilleur salaire, de meilleures conditions de travail, la création d'écoles ou de dispensaires dans des milieux ruraux au milieu de nulle part à l'autre bout de la planète...
En plus du point de vue social, vient s'ajouter les engagements responsables des entreprises notamment sur la gestion des déchets ou encore les modes de fabrication. J'ai déjà eu l'occasion de vous en parler, La Redoute par exemple a décidé de changer sa manière de produire ses canapés. Maintenant cela se fait à la demande. Le délai est un peu plus long mais il n'y a plus de canapés invendus qui finissent à la poubelle. Je vous explique cela plus en détail par ici.

02• 4 • Autres pistes pour décorer et meubler son chez soi de manière plus responsable

• Economie circulaire - C'est avant tout un concept qui s'invite petit à petit dans les entreprises. Sous cette appellation, c'est un ensemble de pratiques qui visent à optimiser l'utilisation des matières et des énergies. L'idée simple de l'économie circulaire est de proposer une alternative au mode: création - achat - utilisation - poubelle. Cela implique donc de nombreuses choses comme le refus de l'obsolescence programmée, le recyclage prévu en amont d'un produit quand il est hors d'usage, etc. Je ne vais pas creuser plus le sujet de l'économie circulaire parce que c'est assez complexe et c'est aussi un argument politique. Comme pour le Made in France, je ne suis pas une grande fan de ce qui en est fait actuellement.
• L'artisanat - faire bosser les gens et toutes petites structures près de chez soi est une des choses qui me parlent le plus dans cet article. Et il y a un tas de raisons: D'abord, j'aime l'idée de travailler avec quelqu'un et pas juste une entreprise. Un interlocuteur unique pour développer un projet, une petite équipe qui confectionne un meuble ou même une cuisine... Il y a beaucoup plus de possibilités déco quand on est sur un projet de sur-mesure et d'humain. Plus de possibilités que d'acheter du fabriqué en série. Ca a un coût, c'est indéniable mais normalement vous savez pour quoi vous payez. J'aime aussi l'idée de court-circuiter les systèmes de vente classiques. Ca ne serait pas bien de vous parler de travail au noir pas parce que c'est illégal. Non, simplement parce que le black n'ouvre pas les droits au chômage, à la sécu, à la retraite... Mais bon, il y a toujours moyen de s'arranger, si vous voyez ce que je veux dire. Enfin, il y a l'idée de ne pas avoir 50 entremetteurs entre la production et le produit fini chez vous. Comme pour l'alimentaire, chaque étape et chaque intermédiaire prend une commission qui fait grimper le prix. Quitte à payer le même prix, autant savoir à qui / pour quoi va l'argent et pas juste à des inconnus qui se sont gavés au passage.
• Zéro déchet - Dans l'univers de la maison, c'est moins flagrant que dans l'alimentaire et les courses domestiques. Néanmoins, il y a des lois qui visent à limiter les déchets de production et de livraison. C'est la fameuse loi "Anti Gaspillage" votée en 2020. Ce point fait d'ailleurs partie de l'économie circulaire dont je parlais juste avant. Ce qui a de magique c'est que c'est super difficile de trouver des informations à ce propos. Il y a des sites en-veux-tu en voilà pour les particuliers qui nous incitent à recycler. En revanche quand on veut en savoir plus sur les entreprises de meubles et de déco - notamment dans la grande distribution relative à la maison - c'est d'un coup vachement plus compliqué. Là, vous comprenez bien que je ne parle pas de la démarche zéro-déchet pour les indivuduels mais celle pour les entreprises. Si vous souhaitez plus d'infos pour votre quotidien et le rendre plus zéro-déchet-friendly, vous pouvez lire 2 articles: Les blogs DIY Zéro déchets qui vous facilitent la vie au quotidien et Minimalisme, slow living et zéro-déchet - comment s'y retrouver?

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03 • Sujet d'actu - Le cas du composteur obligatoire au 1er janvier 2024

Le sujet du composteur obligatoire fait partie de l'univers de la maison. On produit toutes et tous des déchets. Et c'est un élément qui va devoir faire partie de votre quotidien à partir de l'année prochaine selon la loi Anti Gaspillage votée en 2020. Depuis qu'on a vu l'info début février avec Flo, on a eu l'occasion de beaucoup en parler, à deux mais aussi avec la copine dont je vous parlais en intro. Je suis très mitigée face à cette obligation et je vous explique pourquoi.

03 • 1 • Pourquoi le bac à compost est une idée discutable?

Le principe du bac à compost semble simple au premier abord. C'est présenté comme tel. Dans un contenant, on met de la terre, les déchets bruns et verts, on attend et hop! On a du compost. Si seulement c'était vrai! Il y a différents facteurs qui entrent en ligne de compte à propos du compost. La taille du bac à compost, ce qu'on met dedans, la température... Rien que ce que vous avez le droit ou pas de mettre dans votre bac à compost est un problème. Les épluchures de légumes et de fruits, le marc de café, les coquilles d’œuf, le thé en vrac, les fleurs fanées mais aussi les boîtes à carton et les filtres à café, les mouchoirs trouvent leur place dans le bac à compost. Ce n'est pas le cas des restes de plats que vous avez cuisinés, des huiles alimentaires, la viande et le poisson, la litière du chat, les mauvaises herbes envahissantes, les cendres de charbon de bois (celles de votre barbecue ou celles de la cheminée). Perso, en France, je mange beaucoup de pâtes, je ne sais pas si elles peuvent aller dans le bac à compost.

Par ailleurs, le système de tri actuel est bancal. Ce n'est plus une nouveauté. Ca a été exposé il y a quelques années, il y a une grande partie des déchets actuels qui ne sont pas valorisés. Ils sont incinérés, enfouis, envoyés à l'autre bout du monde. Au lieu de pondre de nouvelles injonctions de tri, il serait peut-être bon de travailler sur les initiatives déjà mises en place depuis les années 90. Suite au refus d'accepter les déchets européens de l'Asie (Chine et Asie du sud-est d'où je vous passe le bonjour en passant). Les déchets plastiques sont maintenant en partie envoyés en Turquie. Adana n'est plus juste synonyme de brochette savoureuse de mouton épicé. C'est aussi la région où est envoyée une partie des déchets pour y être recyclés. La région de l'Adana pour vous faire une idée se situe en gros en face de Chypre. Et parce que le traitement des déchets n'est pas toujours légal et encadré en bonne et due forme, les sols et les cours d'eau sont pollués. Vous y repenserez cet été quand vous irez vous baigner sur la côte méditerranéenne.

Toujours plus d'efforts demandés aux habitants - Quand on est rentré en 2020 en France, on a découvert les "points de collecte volontaire de verre". Rien que le nom me fait péter les plombs. Comme les poubelles individuelles dédiées au ramassage du verre ont été retirées des foyers, le côté volontaire c'est quand même prendre les gens pour des jambons. Quand on ne me laisse pas le choix, j'ai du mal à voir l'aspect volontaire du geste. On a vu aussi l'état de ces points de collecte communs dans des communes du Pas-de-Calais et du Nord. Des bouteilles en verre partout à côté du point de collecte parce qu'il est plein. Des éclats de verre aussi. C'est magnifique dans le paysage urbain! Je ne rejette pas la faute entièrement sur les usagers. Il y a clairement un problème de ramassage et d'entretien. Après le verre, il est donc question de demander aux gens de trier aussi les différents déchets compostables ménagers. Tout ne va pas dans le bac à compost. Ca va donner quoi sur le long terme? Quand les gens ne vont pas se casser la tête à séparer les aliments cuits des épluchures de patate?

On en fait quoi du compost après? Cette question du après, de la valorisation du déchet ménager sous forme de compost est à se poser. Sur les sites gouvernementaux il est question de transformer ce compost de 2 manières. La première est la création de biogaz qui servira à produire du chauffage urbain (qu'en est-il des usines de transformations?). La seconde est la création de compost à des fins agricoles. J'ose espérer même s'il n'en est jamais question que certaines municipalités feront l'effort d'utiliser ce compost créé par les habitants pour entretenir les parcs communaux et espaces verts. Dimanche soir en parlant avec la copine, j'ai appris qu'en appartement, elle avait son propre bac à compost et la question du après est venue sur le tapis. La copine vit à Strasbourg et pour se débarrasser de son compost, elle a deux choix. Soit prendre un rendez-vous dans un service municipal (avec des listes d'attentes interminables et des heures de bureau). Soit payer un service pour donner son compost. Vous vous imaginer payer un service en plus de vos impôts poubelle pour vous débarrasser de votre compost? En plus de cela, le compost n'est pas le même genre de déchets que celui qui est collecté chaque semaine dans vos poubelles. Ca prend du temps de faire du compost (entre 5 à 12 mois, 5 mois pour du paillage, 10 mois pour du compost mûr). Et donc, comment ce compost va être collecté? Est-ce que les habitants vont devoir prendre leur voiture pour aller à la déchetterie la plus proche (qui n'est pas nécessairement sur votre commune!)?

Quid de la création d'emploi relative au traitement des déchets? Tout au long de cet article, j'ai évoqué le travail que ce soit à propos des conditions salariales ou du savoir-faire. En France, il y avait plus de 3 000 000 de personnes inscrites chez Pôle Emploi, cela ne prend pas en compte par exemple les personnes radiées. Dans la question de la valorisation, du tri de déchets, il n'y aurait pas un axe de création d'emploi à creuser? Il y a 15, il y avait 300 centres de tri. Maintenant, il y en a 142 et d'autres vont encore fermer d'ici 2025. Cette fermeture est prétextée par une modernisation des structures. On remplace l'humain par des machines comme un séparateur balistique, un séparateur optique ou encore un séparateur magnétique. Moins de centres de tri, toujours plus de déchets. Des conditions de travail inhumaines, un rendement imposé toujours plus élevé. Pas sûre que le compost à la maison change vraiment quelque chose dans cette histoire. Je me demande: s'il y avait une réelle volonté de traiter les bio-déchets, ne serait-il pas plus judicieux de créer des centres spécifiques pour créer un vrai compost de qualité qui correspondrait aux demandes des agriculteurs ou encore aux demandes des usines de bio-gaz?

Avant dernier problème avec cette question de bac à compost obligatoire dès le 1er janvier 2024, c'est l'implication de la sphère publique dans les foyers. Ce n'est pas comme le bac à verre et son apport volontaire. Le bac à verre est au bout de votre rue. Le bac à compost est chez vous. C'est un peu comme le fameux compteur Linky, présenté comme "un outil pour la transition écologique" - ce même compteur Linky qui permet à
distance de baisser la puissance de votre compteur, fantastique quand il est question de vous faire peur pour que vous vous "mobilisiez" de vous-même pour baisser votre consommation d'énergie. La question ici n'est pas la peur (quoi que...) mais comment le gouvernement se permet d'entrer chez vous et de vous dire quoi installer. Le compteur Linky, le composteur et après quoi? En plus, il y a une dimension financière avec ce composteur. D'une part, il y a la crainte de se prendre une amende parce qu'on ne se soumet pas à cette nouvelle loi (35€ pour non respect du tri des bio-déchets et si ça n'est pas payé à temps, on passe à 75€). D'autre part, le marché du compost est lucratif. Pour les agriculteurs PACA par exemple, une tonne de compost de déchets verts varie entre 8 et 35€ HT mais plus souvent c'est entre 18 et 20€ / tonne. Le compost vaut de l'argent. Et vous allez le faire gratuitement pour votre municipalité.

Dernier point important à propos de cette question de bac composteur obligatoire: On n'est pas tous égaux face au compost. Et pour plusieurs raisons. Imaginons que vous viviez en appartement, on peut se demander où mettre le bac à compost ou ce que vous allez en faire une fois que le compost sera prêt. Imaginons que vous ne cuisiniez que des plats préparés et qu'une fois de temps en temps, vous ayez le temps de cuisiner des produits frais. A quoi va ressembler votre compost avec peu d'apports? Cette mesure me semble assez injuste. Elle pourrait être volontaire, pour celles et ceux qui en ont besoin (qui cuisinent, qui ont un jardin, etc.) Mais elle ne devrait pas être systématique parce qu'une mesure qui ne fait pas sens chez tout le monde ne sera pas suivie. Sous couvert d'écologie, j'ai le sentiment que c'est un bon moyen de faire faire des économies aux collectivités quant à la question du traitement des déchets (j'ai comme un doute sur le fait que ces économies se ressentent sur l'impôt des poubelles...)

03 • 2 • Au lieu de me parler de bac à compost, je préférerai que...

C'est bien beau d'être vénère à propos de ce qui se prépare (et j'ai effacé une partie de mes propos...) Mais tout ce que je viens d'écrire c'est en fait des choix politiques. Je ne vais pas vous dire, fallait mieux voter, ça ne sert à rien et c'est pas hyper productif.

Pour vous parler déchets (et pas juste de compost, ce n'est qu'une partie des déchets), je me suis heurtée à un gros problème: celui de la transparence. Trouver de vraies infos fiables (et pas juste une série de mots vides de sens) sur l'avenir ou même le tri des déchets. C'est valable d'un point de vue national comme d'un point de vue local. Je suis allée sur des sites de municipalités qui rendent le compost glamour et facile alors que c'est un peu plus compliqué que ça. Je suis allée sur des sites d'entreprises de tri qui présentent leur activité mais qui ne donnent pas plus d'informations quant au devenir des déchets. Me dire qu'ils sont recyclés c'est bien, mais ça serait mieux de me dire comment. Que deviennent les déchets que l'on donne aux entreprises?

Avec les personnes avec qui je parle de décroissance, d'écologie, de mode de vie slow, depuis quelques années, il y a un sujet qui est de plus en plus récurrent: Il y a un ras le bol qu'on demande aux gens d'en faire toujours un peu plus alors qu'on a le sentiment que les entreprises sont peinardes et qu'elles ne subissent pas cette pression. La fameuse loi anti gaspillage a tout un volet pour les entreprises mais cela n'empêche pas le sentiment d'injustice de se faire sentir. Ne faudrait-il pas plus de pression sur les entreprises pour qu'elles limitent leurs déchets et leur impact écologique? Au lieu de dire au français: "vous allez avoir une prune si vous n'installez pas un bac à compost chez vous"? Il y a bien le système de Pollueur - Payeur mais est-ce réellement suffisant? L'entreprise Total émet plus de CO2 que la France entière. Au niveau habitation, seules les entreprises du CAC 40 Saint Gobain, EDF, Engie, Suez et Schneider Electric ont une stratégie de réduction de leurs émissions absolues, directes et indirectes. Et seulement 3 entreprises françaises sont alignées avec les accords de Paris : EDF, Schneider Electric et Legrand.

On pourrait aussi imaginer un système de malus pour le gouvernement. J'ai beaucoup de mal avec l'idée de coup de bâton et de punition quand on ne fait pas quelque chose comme cette idée d'amende qu'on peut recevoir si le tri n'est pas bien fait. Elle serait éventuellement plus tolérable si elle n'était pas que pour les habitants et les entreprises (sachant que les malus entreprises - là aussi - manquent de transparence). Tu portes une lois, les résultats sont médiocres, tu te prends une prune. C'est complètement utopique mais ça semblerait tellement plus juste qu'une femme ou un homme politique ait à payer les conséquences de ses lois et de ses actions. Clin d'oeil à tous ces hommes politiques qui bénéficient d'une inaction flagrante de la justice face aux plaintes pour abus sexuels.

Plus sérieusement, moins utopique, on pourrait aussi parler du ré-emploi au lieu de recyclage. Le soucis avec le recyclage c'est qu'il n'y a qu'une partie du déchet qui est revalorisée et qui sert de matière première à la création d'un nouveau produit. Selon Zero Waste France, seuls 25% d'une bouteille en plastique peut provenir du recyclage, les 75% restants sont du plastique neuf. Une alternative au recyclage bancal serait le réemploi c'est à dire l'usage multiple d'un objet comme les bouteilles en verre consignées qui serait ré-utilisées. En ce début d'année 2023, on a bien entendu en tête Mac Do et sa vaisselle réutilisable. En revanche, je regrette que les principales infos qu'on ait eues à ce propos soit le vol et l'éventuelle géo-localisation de cette vaisselle. Cela discrédite à la fois la tentative de l'enseigne de se conformer à la loi anti gaspillage qui interdit le tout jetable mais aussi le client qui vole. Le ré-emploi passe pour une idée conne alors qu'elle était louable.

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Conclusion

Il y a de nombreuses possibilités pour rendre votre intérieur et votre quotidien plus éco-friendly. Il n'y a pas une solution miracle qui convient à tous et l'idée de cet article et du suivant est de vous exposer différentes solutions qui s'offrent à vous. C'est à mes yeux, une démarche qui se doit d'être progressive pour s'inscrire durablement dans vos habitudes. Elle doit aussi faire sens pour vous. C'est pour cela que j'ai beaucoup de mal avec l'idée d'obligation légale qui ne fait pas de différences entre les habitants. Perso, la question de l'écologie, de préservation de l'environnement est une question à laquelle je pense souvent, sur laquelle je m'informe. C'est un sujet de discussion avec certains de mes proches et ami(e)s. Cela prend du temps, cela demande du temps aussi d'essayer d'avoir un regard critique.
Dans le prochaine article, qui arrivera je ne sais pas tout à fait quand, il sera question de déco mais aussi de rénovation. Il y aura aussi un sujet qui me fait sortir de mes gonds à l'instar du composteur. Je me suis dit qu'un sujet épineux par article était suffisant!

Liens utiles qui m'ont servi à préparer cet article:
Les grandes entreprises françaises, un modèle dangereux pour la planète - Oxfam France
Quels sont les grands axes de la loi anti-gaspillage? - Ouest France / Le Mag du Sénior
Avec les trieurs de déchets: "Recycler sauve peut-être la planète mais pas les travailleurs" - Basta!
Les démarches zéro déchet créent davantage d'emplois que l'élimination des déchets - Zéro Waste France
Recyclés? Nos déchets plastiques finissent surtout à l'étranger - Reporterre
Quoi mettre et ne pas mettre dans le compost? - Blog Vertdure
Extension des consignes de tri - quel est le bilan au 1er janvier 2023? - La Gazette des communes
91% des déchets plastiques ne sont pas recyclés - National Geographic (France)
La méthanisation, l'usine à gaz qui séduit les gros agriculteurs - Reporterre

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