Les broderies hyper colorées de Yes or Knot

Caroline de Yes or Knot est une des belles rencontres faites sur Threads. On est devenue copine parce qu'on a pas mal de choses en commun comme la possibilité de râler sur la météo des pays dans lesquels nous nous trouvons. Mais la question aujourd'hui n'est pas de parler d'expatriation ou de nomadisme. Il est question de fait-main, de savoir-faire. Caroline propose des broderies qui sortent de l'ordinaire. Avec son travail, vous prendrez votre dose de couleurs qui vous mettra de bonne humeur.

En quelques mots, peux-tu nous présenter ton travail?

Je fais de la broderie à la main. Je crée des abstraits qui s’expliquent. J’utilise de la peinture, du fil de coton, de la laine, des perles et même des vis et des boulons des fois.

Quel est ton parcours?

Il n’a carrément pas été linéaire. J’ai fait plein de premières années de plein de trucs, alors que j’ai toujours su que je voulais être prof, mais la fac c’était pas pour moi. J’ai eu 6 carrières pro différentes, sans compter les petits boulots: j’ai été animatrice, vendeuse de fringues, manager d'une boîte de cosmétiques, formatrice en alphabétisation et prof de Français Langue Étrangère, et, brodeuse.

Comment as-tu débuté la broderie?

J’ai toujours vu ma mère bidouiller des aiguilles. J’ai commencé avec le point de croix, mais le comptage et les dessins un peu vieillots ont fini par me lasser. Quand j’ai découvert la broderie traditionnelle, ça été une révélation. Période covid, plein de temps et des envies de décorer mes murs. Et puis, j’ai toujours été un peu obsessionnelle donc j’ai passé 8h par jour, à apprendre les points, à tenter des dessins, à arrêter de me ronger les ongles. J’ai commencé et je n’ai jamais arrêté.

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ton processus de création?

Je crée avec un mot, une idée, une émotion, une valeur en tête. Je veux pouvoir expliquer le résultat, pouvoir dire « je pensais à ça et voilà ce qu’il en est ressorti ». Des fois, l’idée va se préciser de plus en plus, au fur et à mesure, et des fois, elle est là dès le début. J’aime bien transformer les émotions, les réactions en forme géométrique. Il y a un côté très apaisant, limite thérapeutique de mettre la colère sous forme d’étoiles, les blessures en triangle ou la joie en petits points.

Tu as un univers très coloré, d’où te vient l’inspiration?

L’inspiration vient de partout. De la nature, de discussions entre potes, de moments fugaces de vie, de l’histoire, de croyances… Mais souvent, ce sont les couleurs qui apportent la dernière touche. Chaque couleur a son effet, sa signification et je ne pourrai pas travailler sans. Je crois même que c’est le truc qui me fait tant aimer la broderie : je peux jouer avec les couleurs.

J’aime beaucoup ton compte Instagram, en plus de mettre en valeur ta passion, il montre bien ton évolution créative et artistique. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur cette évolution?

Yes or Knot a bientôt 4 ans, donc forcément le projet a évolué.

J’ai créé mon premier compte Instagram pour juste déposer mes créations, pour garder une trace de mes apprentissages. Je ne m’attendais pas à voir ce compte grossir, à rencontrer plein de chouettes personnes, à faire des collaborations (avec Prym), à participer à des projets incroyables (être publiée dans un mook auprès d’autres artistes).

Quand le compte s’est fait pirater, je commençais Yes or Knot en tant qu’indépendante. Une claque ! Tout recommencer, tout repenser, tout digérer et revenir plus forte !

Après une année de lancements, de rencontres, de ups and downs, je suis partie en vacances à Malte. Et paf ! Coup de foudre, j’ai pris mes clics et mes clacs et j’ai déménagé. Il s’est passé 6 mois ou je n’ai pas touché mes aiguilles. L’inspiration n'était pas là, ma tête était juste ailleurs, en train de me créer une nouvelle vie.

Avec cette nouvelle vie est arrivée de nouvelles idées, de nouvelles envies, un nouveau regard sur mon travail, de nouvelles contraintes. Et Yes or Knot a encore évolué (comme un Pokémon).

Je garde tout ce parcours sur Insta, je n’ai pas envie d’enlever certains bouts, ils font tous partis de moi. Insta est ma vitrine. C’est important pour moi de montrer qu’un.e artiste passe par des étapes de croissance, par des moods différents et que nous sommes toujours en constante évolution.

Combien de temps passes-tu en moyenne sur une création?

La broderie est un slow art. Impossible de faire un truc en 5 minutes.

Je ne compte plus en heures mais en nombre d’épisodes de série, de documentaires ou de films. En moyenne, il me faut au minimum une mini-série pour terminer un tableau brodé, juste pour la partie couleurs et broderie. Le dessin peut venir très vite, et des fois, pas du tout. Cette partie est beaucoup plus compliquée à estimer.

Est-ce qu’il t’arrive de travailler pour des commandes particulières?

Oui ! Et j'adore ça ! Beaucoup de tambours de naissance, de body avec le prénom du bébé, des pochettes à dragées, des tambours pour des anniversaires de mariage ou des anniversaires tout court.

Je rêve de recevoir une commande pour un grand format abstrait.

Si on vient à Malte, il y a un endroit où l'on peut voir ton travail ? Suivre un atelier broderie avec toi ?

Si tu viens à Malte, préviens-moi ! Je n’ai pas d’endroit pour montrer mon travail (pour le moment!). L’avantage avec la broderie, c’est qu’il n’y a pas besoin de grand chose pour un atelier. Un peu de tissu, du fil, une aiguille et un café pour se poser et ça suffit.

Comment peut-on te joindre ? Et où on peut suivre ton travail ?

Insta : @yesorknot
Threads : @yesorknot

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Merci Caroline pour tes réponses et de nous avoir invité•e•s dans ton univers.
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