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Les céramiques de l’Atelier de Brume | Made in France

Pour cette nouvelle interview de créatrice, je vous emmène découvrir l'univers de Morgane qui tient l'Atelier de Brume. Je suis admirative de son parcours qui n'a pas été un long fleuve tranquille. J'aime sa force d'esprit et sa bonne humeur qui se retranscrivent dans ses créations et à travers la céramique. J'espère que vous prendrez autant de plaisir à découvrir son travail, le fonctionnement de l'atelier, son énergie qui me donne le sourire.

En quelques mots, peux-tu nous présenter L’Atelier de Brume? Quel est ton parcours? 

Alors L’atelier de Brume, c'est ma marque d'art de la table et d'objets utilitaires. Je l'ai créé en 2018. Je travaille beaucoup la couleur et l'usage des objets que je crée. C'est hyper important pour moi parce que je n'aime pas trop la dimension qu'un objet ne soit pas utile.

De plus, j'aime la couleur, le dynamisme, j'aime beaucoup rigoler. C'était super important de créer une marque qui reflète la joie de vivre mais aussi des petits phénomènes de la société qui sont appréhendés de manière ludique et colorée.

J'aime l'idée qu'on puisse s'identifier à un objet qui nous accompagne tout au long de notre journée et qu'on utilise avec grand plaisir. Un objet avec des petites touches très personnelles. On a tous une petite tasse préférée, un objet qui nous tient à cœur. Un exemple: le dessin de chat sur une tasse nous rappelle notre petit chat quand on était petit ou celui qu'on a actuellement. 

Comment as-tu débuté la céramique? 

Mon parcours est assez simple après le collège, j'ai fait des études d'infographie qui ne m'ont pas menée bien loin. Je me suis rapidement questionnée sur ce que je voulais faire. Ma dyslexie a rendu mon orientation plus compliquée puisqu'elle implique un accompagnement particulier pour apprendre correctement.

Parcours et formation pour apprendre la céramique

Et puis ma mère a trouvé une école qui faisait de la céramique. Je suis allée avec elle aux portes ouvertes. Je n'étais pas trop branchée par le truc mais je me suis dit bon c'est le seul endroit où je ne travaille pas sur un ordinateur et et où l'ambiance a l'air d'être assez cool. À l'époque il y avait pas grand monde qui faisait de la céramique. Du coup la classe n'était pas non plus très grande et il n'y avait pas beaucoup d'élèves. Ce qui m'a un peu rassurée dans un certain sens. Je me suis dit que les gens seraient plus disponibles pour m'expliquer les choses.

Je me suis lancée dans l'aventure en commençant par un CAP décoration sur céramique qui s'est tellement bien déroulé que je me suis dit: "j'ai pas envie de partir de de là". J'ai donc enchaîné sur un brevet des métiers d'art en céramique dans la même école.

A la fin de ce Bma, je me suis posé beaucoup de questions à savoir si je continuais à rester dans un univers qui me convenait ou est-ce que je changeais de médium. Au final je me suis dit que ce serait stupide de partir d'un endroit où je me sens confortable pour recommencer et peut-être être dans un endroit moins confortable.

Je suis alors partie. J'ai déménagé à Meaux et j'ai poursuivi mes études pour obtenir un diplôme des métiers d'art en céramique. Ça a été un peu difficile ces deux années-là puisque on était plus sur un côté artistique. Ça m'a permis un peu de décrocher de l'objet utilitaire et aussi de me rassurer sur le fait que en fait je voulais faire de l'utilitaire puisque c'était pour moi plus intéressant, mais tout en ayant une approche artistique. Finalement j'ai réussi à mettre les deux en lien.

Un parcours professionnel qui n'est pas de tout repos

Après mes études, j'ai ouvert ma première entreprise qui était grossièrement un salon de thé attenant à un atelier de céramique. Le projet s'est bien déroulé jusqu'au moment où ma collaboratrice m'a laissé tomber. Après ça j'ai travaillé dans le prêt-à-porter pendant environs neuf mois.

Un jour ma prof et tutrice de diplôme m'a téléphoné, en me disant "écoute j'ai peut-être un plan pour un boulot dans ton domaine d'activité je te donne le contact de la nana et et tu vois si ça te plaît ». J'ai alors quitté mon job alimentaire pour aller travailler pour une marque d'art de la table avec qui ça s'est super mal passé. J'ai travaillé là-bas pendant presque un an et j'ai été embauchée en travail dissimulé avec lien de subordination et tout un tas d'autres trucs horribles. Ça m'a un peu dégoûtée des entreprises de céramique.

Après ça, ça a été hyper compliqué mais je me suis pas laissée abattre. Tout le monde m'a dit et notamment mon compagnon qu'il serait peut-être mieux que je me mette à mon propre compte. Sans personne cette fois et essayer une nouvelle aventure. Je me suis pas débinée, j'ai fait ce que j'avais à faire. Voilà comment j'ai commencé ma carrière en solo avec 300 balles par mois, en étant prof dans une structure de loisirs. J'y suis allé à la force de mes bras qui sont très minces et surtout grâce à mon mental d'acier. 

Combien de temps passes-tu en moyenne pour façonner un objet?  

Alors pour façonner un objet, ça dépend s'il est en série ou si c'est une pièce « unique ». Quand je fais des séries c'est beaucoup plus rapide puisque je travaille sur plusieurs objets en même temps. Ca me permet d'aller vraiment vite et on est sur deux heures grand max en sachant que je compte pas tout ce qui est séchage et cuisson que je peux pas trop calculer.

Pour les pièces un peu plus travaillées, on peut être sur huit heures de travail par exemple sur les très grands merveilleux qui nécessitent beaucoup de modelage et de choses comme ça. Maintenant c'est un peu différent parce que j'ai enfin créé de petits moules en plâtre qui me permettent de créer des petites mains plus rapidement, les petits Boobs plus vite.

Quelles sont les différentes étapes de la céramique?  

Les différentes étapes de la céramique

  • le façonnage de la pièce
  • le séchage
  • la cuisson de la pièce pour qu'elle devienne solide
  • on émaille la pièce pour qu'elle soit imperméable ou colorée ou les deux
  • une nouvelle cuisson qui permet de cuire l'émail pour obtenir le rendu final

Tu as créé « les Merveilleux » des personnages qui prennent vie et qui apportent de la vie chez tes clients. Est-ce que tu peux nous raconter leur(s) histoire(s)? 

Alors les Merveilleux sont des petits bonhommes qui sont arrivés un peu par hasard on va dire dans ma vie. Un jour je me suis posée la question: "est-ce que ça serait pas marrant de faire des pots avec des bras et des jambes qui prennent des postures un peu rigolotes?" J'en ai dessiné quelques-uns. Et puis j'ai commencé à les façonner et essayer de leur faire prendre vie. Au tout début ce n'était vraiment pas grand chose c'était juste une idée comme ça au pif.

Quand le COVID est arrivé, je savais pas trop quoi faire de ma vie et j'ai alors passé beaucoup de temps sur les réseaux sociaux. En étant tous les jours confronté aux réseaux sociaux, je me suis vite rendu compte que y a pas mal de frustrations partout. Je me suis dit que ça serait vraiment intéressant et un peu rigolo de parler de toutes ces frustrations que les gens ont par exemple. Il y a eu beaucoup de questions autour de la sexualité du genre, il y a eu des questions autour de la beauté. Il y a eu pas mal de sujets sur la grossophobie, sur l'acceptation des autres, etc.

En vrai, à chaque fois que j'ouvrais Insta, il y avait toujours un problème, il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas. Il y avait toujours un coup de gueule sur un truc. Je me suis dit que le Merveilleux pouvait en parler à la place des gens.

J'ai cependant voulu enlever la dimension toxique des réseaux sociaux et laisser le choix aux gens de sélectionner une problématique dont ils ont envie de parler. C'est de cette manière que je me suis lancée. Au fur et à mesure je les ai fait un peu évoluer en parlant de thématiques plus plus ou moins drôles, de choses et d'autres. C'est au final devenu un peu mon échappatoire. C'est vraiment le moment où quand j'ai envie de lâcher prise, je façonne un Merveilleux.

J’aime l’énergie qui transpire de ton univers, de tes créations. Peux-tu m’en dire plus sur ce qui t’anime et ce qui t’inspire?

Pour ce qui est de l'énergie qui transpire mon univers et de mes créations, je trouve que j'ai réussi à trouver un univers qui me correspond vraiment. Dans la vie de tous les jours, je suis quelqu'un qui adore faire des blagues et qui adore rigoler. D'ailleurs, j'ai un rire qui qui colle pas du tout à mon visage et on m'appelle souvent la bourgeoise quand je rigole.

J'ai beaucoup été inspirée par des artistes qui travaillent la couleur, le dynamisme, qui invitent les gens à partager un sentiment. J'aime beaucoup l'art spatial dans le sens où tu vas te balader dans dans un lieu et ça va créer en toi une émotion. Quand j'étais plus jeune dans mes études, j'ai beaucoup étudié sur le travail de Daniel Buren, de Niki de Saint Phalle de Ettore Sotssas. J'avoue que j'ai un petit faible pour les années 80 aussi.

Je suis quelqu'un qui peut être hyper envahissant et ça se ressent dans mon univers. Il est un peu hyper saturé en couleurs, il y a des petits personnages un peu partout. J'ai un univers foisonnant. Je pense que j'ai trouvé un équilibre entre mon humour, complètement décalé et envahissant, ma personnalité de gamine qui est restée en moi et les artistes que j'ai étudiés quand j'étais quand j'étais plus jeune à l'école.

Je suis pas quelqu'un qui va visiter beaucoup d'expo ou ce genre de truc. Il y a trop de gens et je ne me sens pas à l'aise. Pourtant j'adore le travail de plein de gens mais ce n'est pas ce qui est source d'inspirations.

Mon inspiration, je la trouve vraiment plus autour de mes recherches. J'avoue que je suis une grande consommatrice de Pinterest et de livres. J'adore les livres. Je pense aussi qu'il y a pas mal de choses qui qui sortent aussi de dessins animés ou de films d'horreur. Ces derniers ont aussi un côté hyper drôle (mise en scène, époque...) et j'en joue un peu. Parfois je me je me retrouve à créer des choses et à penser à un film d'horreur en même temps, une scène en particulier. Je la détourne de façon hyper drôle, alors que dans le film tu vois ça pouvait être un peu horrifique.

Tu peux nous en dire plus sur les ateliers que tu proposes?

Je propose plusieurs types d'atelier ainsi que des ateliers dans dans des structures de loisirs (j'ai un peu plus la casquette de prof et je dois enseigner vraiment à des adultes ou des enfants). Dans mon atelier, je donne des cours à la carte sur demande de devis.

J'ai pour le moment très peu de place dans mon atelier personnel pour recevoir beaucoup de monde. Actuellement avec les plateformes style Wecandoo, je peux recevoir cinq personnes. Dans ses ateliers à la carte les gens viennent sur une courte durée entre deux heures et trois heures sur une thématique précise: la fabrication de boucles d'oreilles, de décoration d'une assiette. Les gens apprennent à faire une assiette avec moi.

Les ateliers courts sont une initiation rapide à la céramique alors que les cours en structure permettent de vraiment comprendre les techniques et développer ses compétences en céramique.

Comment peut-on te joindre? Et où peut-on suivre ton travail? 

On peut me joindre facilement sur mon site Internet ou sur Google business où il y a toutes mes informations qui sont notifiées. Je suis aussi sur les réseaux sociaux plus sur Instagram et Pinterest (je suis très peu sur TikTok mais j'essaye quand même). Je suis beaucoup sur Threads mais plus en tant que consommatrice.


Merci beaucoup Morgane d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. Merci d'avoir ouvert la porte de ton univers. Cher•e•s lecteur•rice•s, n'hésitez pas à découvrir le travail de l'Atelier de Brume via son site et / ou les réseaux sociaux. Je compte aussi sur vous pour soutenir cette créatrice. Un partage, un like, un commentaire ne coûtent rien et sont un soutien précieux.


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