Ne rien faire. Ca fait rêver pas mal de monde. Les vacances sont généralement propices au fait de ne rien faire. Et pourtant, c'est assez difficile de ne rien faire à proprement parler. On a du mal à lâcher prise. Pendant des années, "ne rien faire" me semblait être un rêve inaccessible. Je savais que j'en faisais trop. Mon moral me le disait, mon corps me le disait aussi. Et même si je comprenais l'urgence de lever le pied, je ne savais pas comment m'y prendre pour y arriver. Qui n'a jamais été conseillé(e) par une bonne âme: "Oh, tu devrais te reposer!"? Bizarrement, il y a moins de monde quand il s'agit de donner des conseils concrets qui vont vraiment nous aider! Et il ne suffit pas de décider de ne rien faire pour y arriver. Ce serait trop simple... Dans cet article, je vais essayer de vous donner des pistes pour apprendre à avoir du temps pour vous et ne rien faire (ou au moins faire ce qui est bon pour vous!)
Cet article entre dans mon challenge slow. Je vous propose tout au long de cet été différentes pistes pour poser les bases d'un quotidien plus slow. Les vacances estivales sont souvent synonymes de temps libre et je profite donc de ce moment pour vous inviter à créer un quotidien moins mais mieux avant la reprise du boulot / la rentrée des classes, quand le quotidien s'accélère. Les semaines précédentes, nous avons pu voir la thématique du désencombrement et du rangement, la semaine passée il était question de consommer autrement. Cette fois, on s'intéresse à l'art de ne rien faire.
Au sommaire de cet article:
Challenge slow - Apprendre à ne rien faire
Pas de magie cette semaine, je ne vous propose pas de faire table rase de votre quotidien trop surmené, en revanche, je vous propose de poser les bases pour réussir à trouver un peu de temps pour ne rien faire.
Qu'est-ce que l'art de ne rien faire?
Pour écrire cet article, je me suis posée un moment et je me suis demandée ce que c'était ne rien faire. J'ai une image assez particulière qui serait ne rien faire: mon cul posé dans un hamac, les mains sous la tête, regarder le paysage devant moi d'un oeil et somnoler. N'avoir rien en tête. Juste à penser à cette idée, je me sens déjà un peu plus détendue...
Est-ce possible de ne rien faire?
Il y a ne rien faire et ne rien faire. Merci Julie pour cette phrase pleine de sens!
Honnêtement, je ne suis pas certaine qu'il soit possible de ne rien faire à 100%. Ce serait l'état de nirvana chez les bouddhistes, l'éveil. Le truc impossible quand on est une personne normale. D'un point de vue moins spirituel, ne rien faire peut prendre différentes formes: faire la sieste, lire un bouquin, regarder une série, faire une promenade, méditer... Au final, on fait quand même quelque chose, mais il y a l'idée de détente et parfois on se ressource. Dans toutes ces activités, je fais une différence. Il y a les activités qui me permettent réellement de me ressourcer (méditer, aller faire un tour) et les activités un peu salopes qui nous font croire qu'on se détend mais qui n'ont au final pas beaucoup de bienfaits: regarder une série par exemple. J'aime regarder des séries, mon cerveau se met sur off mais il n'y a pas d'impact sur le long terme et ça me dérange vraiment.
Pourquoi avons-nous besoin de ne rien faire?
Pour répondre à cette question, une vidéo de Et tout le Monde s'en fout à propos de l'ennui qui en quelque minutes devrait vous faire comprendre que c'est bon de ne rien faire et que c'est même une nécessité!
Qu'est-ce qui nous empêche de ne rien faire?
Ne pas avoir le temps Ne pas prendre le temps de ne rien faire n'est pas une question de volonté. Si cela ne dépendait que de nous, on serait tous dans un hamac à attendre que le temps passe! Il y a différentes choses qui nous poussent à être perpétuellement en activité. Connaitre les freins qui nous empêchent de buller de temps en temps permet de ne pas se faire avoir et pouvoir s'autoriser des moments de tranquillité malgré tout.
Le temps c'est de l'argent
Ca, c'est un point sur lequel j'excelle. Pas gagner de l'argent hein! Mais me mettre une pression du diable parce que je suis à mon compte et dans notre couple, je suis la seule à bosser. J'ai une "certaine" pression sur les épaules qui fait que j'ai beaucoup de mal à me sentir bien de glander alors que je pourrais travailler et "gagner notre vie"*. Cette pression temps / argent doit être sensiblement moindre quand on est salarié. On va bosser, qu'on soit productif ou pas, le salaire arrive à la fin du mois.
* "Gagner sa vie" est à mes yeux une expression bien salope, elle associe l'argent à la vie ce qui est assez horrible quand on y pense. Gagner ma vie pour moi serait passer du temps de qualité avec mes proches, être suffisamment reposée, prendre plaisir à découvrir quelque chose de nouveau. Bref, c'était une parenthèse qui montre comme l'argent est au coeur même de notre langage.
La famille, les enfants empêchent de buller en toute tranquillité
J'imagine très bien la tête de mes amies en France face à cet article et leur réponse qui serait quelque chose comme: "T'es bien gentille Julie avec ton idée de ne rien faire, mais t'as pas d'enfant et Flo normalement sait s'occuper tout seul la plupart du temps". Et c'est vrai, je n'ai pas d'enfant qui dépendent de moi. Je ne vais pas vous donner des conseils pour éduquer vos gosses. Je vais partir du principe où vos enfants sont des humains. Et il y a deux ou trois choses qui marchent bien avec des humains et qui devraient marcher aussi avec vos enfants / conjoint(e).
1/ Communiquer
"Maman est occupée à faire autre chose, reviens dans 5 minutes" / "Chéri, je suis en train de bosser, à moins que ce soit une question de vie ou de mort, on en parle après"
J'ai appris que Flo par exemple ne pouvait pas sucer de son pouce le fait que je sois occupée à faire autre chose, du coup, je lui dis et globalement, quand je suis en train de taper sur mon ordi, c'est que je bosse. (Ca je dois encore le répéter...)
2/ La bienveillance
Je n'aime pas vraiment les enfants (je les aime sur un temps réduit) mais il y a un truc que j'aime dans la relation avec l'enfant, c'est la bienveillance que l'on a à son égard. Et avec cette bienveillance, ce désir de ne pas faire de mal, on peut faire de belles choses. On est généralement plus patient avec ses gosses parce qu'on le veut du bien. Et cette bienveillance, on peut se l'appliquer à soi aussi. (C'est plus facile à dire qu'à faire, je sais! Essayez quand même)
3/ La répétition
Pour qu'un message rentre, il doit être répété. C'est un principe éducatif, c'est aussi une clef dans la communication; Si tu te souviens que "Venez comme vous êtes" c'est le slogan du Mac Do c'est parce que tu l'as entendu très souvent. Si tu te souviens que le COD s'accorde en genre et en nombre avec le sujet et l'auxiliaire être, c'est parce qu'on te la répété tout au long de l'école primaire et du collège. Et du coup, avoir conscience qu'il faudra répéter à votre enfant / votre conjoint qu'entre 15h et 16h30, vous voulez avoir la paix, ça vous facilitera la tâche.
La pression que l'on se met pour être "parfait(e)"
Etre parfait(e), cette jolie image que l'on veut donner aux autres coûte que coûte. Cette jolie image qu'on nous impose comme un modèle. Mais ça, j'y reviens juste après... L'image qu'on renvoie aux autres même si c'est dans une moindre mesure est importante, elle l'est probablement trop. Même pour moi qui ne correspond pas spécialement à ce qu'on attend de moi et qui fait en sorte de bien le vivre. Si j'écoute ma tante que j'adore: il aurait fallu que je me marie, que je sois propriétaire, que je fasse des gosses, que je sois toujours bien habillée, bien coiffée, bien maquillée et que ma maison soit bien tenue, tous les putains de jours de la semaine, que mon linge soit repassé, mes carreaux lavés (et sans traces)... J'adore ma tante et même si je tends à lui donner plus de nouvelles, j'ai toujours besoin d'une préparation psychologique pour nos conversations, histoire de mettre un pare-feu face aux petites répliques sur la perfection. Je ne lui en veux pas, elle a été élevée comme ça. Mais oui, j'ai des cernes parce que ça m'arrive de mal dormir. Oui, j'ai des cheveux blancs et non je ne les colore pas tous les 6 semaines. Et des exemples comme ça, j'en ai à la pelle, des personnes comme ma tante, j'en ai une paire dans mon entourage. Je les aime, mais j'ai besoin de me blinder pour être tranquille et vivre ma vie comme je l'entends; Heureusement, depuis toute petite, je cultive l'art du "si ça ne te plait pas, c'est la même chose". En revanche, je sais que je suis un extra-terrestre et que tout le monde n'a pas ce détachement de la pression qu'on nous impose et qui par ricochet on s'impose à soi-même.
La société ne supporte pas les gens qui ne font rien
Ca c'est quelque chose que l'on expérimente au quotidien depuis DES ANNÉES avec Flo. Je travaille, Flo non. Et que ce soit en France ou en Asie, c'est quelque chose que les gens ne comprennent pas. Et pour pas mal d'entre eux, ils ne se cachent pas pour nous juger. (Jugement 1: Flo est une feignasse. Jugement 2: Julie est bien conne d'accepter ça.) Flo ne fait pas rien même s'il ne travaille pas. En France, le fait qu'il ne bosse pas et qu'il ne fasse rien à la maison était un trèèèèès gros problème dans notre couple. En Asie, la dynamique est différente. Je bosse, Flo se charge de tout ce qui est relatif au voyage. Toutes les personnes qui ont déjà essayé de voyager seules vous le diront, voyager ça prend du temps à préparer, planifier, se renseigner, comparer, réserver, etc. Ca m'arrange beauuuucoup que Flo se charge de 90% de tout ça. Les 10% restants sont quand on en parle. Passons, en 2020, il n'est pas bien vu de ne pas travailler. L'accomplissement de soi passe par l'activité, notamment l'activité professionnelle. On est quelqu'un quand on travaille, quand on est occupé. Le personnage de la Working Woman, efficace et occupée, reste une image forte. Elle mène tout de front: boulot, quotidien et quand vient la trentaine, on ajoute les enfants au tableau, tout ça avec brio. Ouais alors c'est un personnage de fiction ça. Je ne connais PERSONNE qui sache faire ça. Il faut donc lutter contre cette fausse représentation de la réalité. Elle nous induit en erreur et ne nous permet pas de ne rien faire.
Comment avoir des moments à ne rien faire au quotidien?
Le challenge slow c'est vous donner l'opportunité de réfléchir à un quotidien plus slow mais c'est aussi vous aider dans la mesure du possible à mettre en oeuvre ce nouveau quotidien moins mais mieux. Comme je vous le disais plus haut pendant longtemps, j'ai cherché la marche à suivre. Et je n'ai pas encore la formule miracle. En revanche, depuis quelques années, j'ai quelques gestes qui me permettent d'avoir plus de temps pour moi.
Comment? Savoir ce qui importe
Il y a des gens qui parleront de priorités, mais tout peut être une priorité si on n'y prend pas garde. Je préfère l'idée "de ce qui importe". Qu'est-ce qui est important pour vous? C'est une question à se poser régulièrement parce que la réponse change souvent. Parfois ce qui est important c'est de se sentir reposé(e). Parfois ce qui est important c'est de se sentir ressourcé(e). Parfois ce qui est important c'est de s'intéresser à autre chose... Même si le repos devrait être une priorité, on a tous tendance à grignoter notre quota de sommeil pour réussir à tout faire tenir dans la journée. Si on se focalise sur l'importance, c'est une démarche différente. Ce n'est pas une priorité, c'est important. L'important est plus important que la priorité. Il donne du sens et ce sens légitimera la place qu'on lui accorde au quotidien.
Exemple: C'est important pour moi d'avoir du temps où je ne pense qu'à moi, où je peux me retrouver → Dans quelles circonstances j'arrive à me retrouver? Qu'est-ce qui au quotidien m'empêche de me retrouver? (En général, c'est une accumulation de petites choses qui bloquent... même sans tout changer, il est possible d'en virer quelques unes pour débloquer un peu de temps).
Comment? Jouer la carte de l'organisation
Une fois qu'on sait ce qui est important pour nous et qu'on s'est rendu compte qu'il n'y avait pas tant de choses sur cette liste, on peut tenter de s'organiser. Attention, l'idée ici n'est pas de trouver l'organisation parfaite pour en faire encore plus. (Longtemps, je me suis fait avoir à faire ça!) Le but est d'avoir des plages où vous aurez la paix pour ne rien faire. J'aurais l'occasion durant ce challenge de vous reparler d'organisation et de routines. Ces dernières sont une manières d'automatiser les tâches récurrentes du quotidien pour éviter de perdre du temps. Mais il y a aussi l'idée de prendre du recul sur votre organisation en général. Le but de ce challenge c'est justement de profiter des vacances pour vous poser des questions auxquelles vous n'avez pas le temps de penser pendant l'année scolaire. Est-ce que ce serait grave de déposer vos enfants chez les grands-parents / nounou pendant 2 heures la semaine quand vous ne travaillez pas pour que vous ayez du temps pour vous? Est-ce que vous ne seriez pas plus productif(ve) à faire du mono-tâche le soir après le boulot plutôt que d'essayer de tout faire en même temps?
Comment? Bannir certaines activités chronophages
Netflix, Instagram, Facebook... Il y a tant de choses que l'on fait au quotidien et qui ne servent à rien. Le soucis c'est qu'en général on a développé une certaine addiction à ces activités qui ne servent à rien et elles n'apportent même pas une tranquillité d'esprit. Je n'ai pas Netflix mais je regarde beaucoup de séries. JE SAIS que je ne me repose pas vraiment devant une série, je m'abrutis. Il faudrait juste que je m'abrutisse un peu moins. Instagram, je n'ai pas eu de mal à décrocher, passer du temps dessus me faisait chier. En revanche Facebook, c'est terrible (mais je me soigne!). J'ouvre Facebook le matin pour bosser. (Ca fait partie de ma routine). Une fois que j'ai fini de bosser, je ferme ou je scrolle un peu. J'ai trouvé une super parade: A partir du moment où je vois une publication qui me pompe l'air, je coupe. Idem pour Twitter. Je peux vous assurer que je ne passe plus des heures à regarder un flux d'actu qui ne sert à rien. La journée, il m'arrive de me reconnecter juste pour souffler / faire une pause, pas plus de 5 minutes. Et je ne tâche de ne pas me connecter le soir avant d'aller au lit. Ce qui est sur Facebook peut bien attendre le lendemain, mon sommeil passe avant.
Je n'ai jamais essayé de chronométrer le temps de mauvaise qualité que je perds au quotidien avec ce genre d'activités. Je pense que ce serait effarant. Avec le temps, Facebook notamment a perdu son côté divertissant et parfois informatif, mais il y a cette sorte de FOMO (Fear Of Missing Out, la peur de rater quelque chose en français) qui n'est même pas consciente. Mais en vrai, je m'en fiche de savoir que la fille d'une de mes amies à bouffer des champignons hallucinogènes sans faire exprès. Non, ça ça m'éclate! Non, ce qui n'a pas sa place dans mon quotidien c'est de savoir que le pionnier de la bossa nova João Gilberto est mort il y a un peu plus d'un an. Je m'en bats les reins! (True expérience, c'est une info que je viens de trouver sur mon flux Facebook!)
Comment? Sortir de la maison
A la maison, les tentations sont grandes: le canapé et Netflix vous appellent, la vaisselle aussi, le linge à laver / étendre / repasser, les enfants, le gazon à tondre aussi. Et il est trèèèèèès difficile d'envoyer au diable toutes ces activités. Du coup, mettre de la distance avec ces appels à l'action, ça peut-être une manière comme une autre de ne rien faire. Sortir pour moi est important au quotidien. Ca fait partie du bien-être. Quand je perds pied dans mes pensées, quand j'ai l'impression de suffoquer et d'étouffer, je vais faire un tour. Parfois, je me barre juste une vingtaine de minutes, mais je me casse. Je marche, je regarde ce qui m'entoure et je pense à autre chose. Je reviens en étant ressourcée. (Je le faisais déjà beaucoup avant de quitter la France!)
Comment? Déculpabilisation
J'ai déjà consacré un article à propos de la culpabilité de ne pas réussir à tout faire. Je trouve ça dingue qu'on n'en parle pas plus que ça sur les médias parce que cette culpabilité, je n'ai pas une amie qui ne la ressente pas. Et même moi, pour le moment, je n'ai pas encore réussi à me débarrasser intégralement de cette culpabilité. J'ai tout de même appris à prendre du recul et à lâcher prise. Merci la méditation. (J'ai prévu un article dédié à la méditation dans la démarche slow, c'est un pilier dans mon quotidien!)
Pour aller plus loin
Je vous propose quelques articles pour aller plus loin dans cette démarche qui est d'apprendre à ne rien faire, peut-être qu'ils vous aideront, je l'espère!
→ Le Niksen ou l'art de ne rien faire sur Psychologies Magazine, un moment de glande quotidien venu des Pays-Bas.
→ Pratiquez vous le "Niksen" ou l'art de ne rien faire sur Le Figaro
→ S'initier au Niksen pendant la quarantaine article de Cindy Chapelle sur le site Féminin Bio avec quelques idées pratiques à mettre en oeuvre (plus que dans les 2 articles précédents!)
→ L'art de ne rien faire par Elodie Leclercq qui nous donne un petit aperçu du Wu Wei, concept taoïste de la non-action
→ Pourquoi ne rien faire est le secret du bonheur sur le Huffington Post. Cet article n'est pas tout récent mais il revient sur l'idée de méditation, de pleine conscience et même de respiration. Cette dernière idée me plait parce qu'on oublie souvent de respirer et comme ne rien faire est impossible, pourquoi ne pas tâcher juste de respirer?!
→ Quelles sont les vertus de l'ennui? sur le magazine Cosmopolitan
→ Travailler moins pour travailler mieux, la semaine de 4 jours sur Welcome to the Jungle (même si je ne suis pas une adepte de ce phénomène, je suis plus du genre à bosser toute la semaine moins longtemps!)
→ Travail, enfant, couple: Comment arrêter de culpabiliser en permanence? sur le site de l'Express Styles
→ Comment arrêter de culpabiliser pour tout? sur le site de Santé Magazine avec quelques idées à creuser pour sortir de cette mauvaise dynamique.
Voilà, c'est la fin de ce 3ème article dédié au Challenge slow: Profiter de l'été pour un quotidien plus slow. La semaine prochaine, on va s'intéresser à une autre manière de créer un quotidien plus slow: la visualisation. Rien de perché, mais ce sera plus créatif.
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